Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Pause Lecture

La Pause Lecture
Albums Photos
Archives
Visiteurs
Depuis la création 278 157
9 mai 2025

Arkham 2040, de Kenneth Storme

 

Présentation de l'éditeur

 

Au départ, ce n'était qu'une anomalie. Un simple bug détecté dans les systèmes d'une corporation de Neo-Arkham. Puis les erreurs se sont multipliées. Les IA tournaient en boucle. Les drones traçaient des motifs impossibles dans le ciel. Certains parlaient d'un virus. D'autres murmuraient que le code lui-même est vivant.

Un fragment de données oubliées refait surface. Il provient d'une mission martienne classée confidentielle, disparue depuis cinq ans. Ce qui y a été découvert aurait dû rester enfoui... mais les secrets ne meurent jamais vraiment.

Alors que Neo-Arkham bascule dans une paranoïa technologique et cauchemardesque, Jodica Romana, Nash Warden et Flemming Thonarsen se retrouvent entraînés dans une course contre une menace qui défie la raison.

Ce n'est pas un programme.
Ce n'est pas une IA.
Ce n'est même pas humain.

 

Mon avis

 

Si vous êtes amateurs de jeux de rôles, il y a de fortes chances pour que vous connaissiez les jeux L'appel de Cthulhu et Cyberpunk. Ces deux univers diamétralement opposés (le premier, fantastique, prend place dans l'Angleterre victorienne, tandis que l'autre donne plutôt dans la science-fiction avec un futur parasité par la technologie) sont tirés de nouvelles de Lovecraft pour Cthulhu, et du roman Neuromancien, de William Gibson. Le roman de Kenneth Storme essaye de conjuguer les deux en empruntant le culte voué à la créature cosmique endormie, en le mixant avec un code informatique pervertissant le cerveau de ceux qui le comprennent.

 

L'idée de départ était intéressante, et les possibilités vastes tant sur le plan horrifique que cyberpunk. Les détails liés aux jeux sont nombreux et disséminés tout au long de la lecture. Mais si l'intrigue est compartimentée telle une campagne menée sur plusieurs épisodes, elle est trop succincte. Certains passages de l'enquête sont expédiés : les deux héros deviennent immédiatement amis pour la vie après s'être battu l'un contre l'autre, ils sont littéralement alpagués par un témoin qui leur donne les informations dont ils ont besoin, ils sont contactés par une hackeuse qui s'occupera de toute la partie informatique du problème à résoudre, un amputé ressort de l'hôpital quelques heures après son opération, etc.

 

On peut toutefois apprécier les scènes d'action parfaitement orchestrées, jusqu'aux sacrifices de certains gentils. Il y a du sang, des explosions, des tirs de laser tout azimut. On se régale dans ces moments de pure adrénaline. Pour ce qui est du livre en lui-même, la mise en page est à revoir, et les coquilles à corriger. Certaines informations données entre parenthèses en plein milieu de scènes auraient plutôt leur place en notes de bas de page.

 

Pour conclure, le scénario est sympa, mais manque de développement. il aurait gagné en profondeur avec une centaine de pages supplémentaire. Une simple partie de jeu de rôle aurait pris plus de temps à être conclue.


Publicité
9 mai 2025

Columbusstrasse, de Tobi Dahmen

 

Présentation de l'éditeur

 

Une saga familiale pendant la Seconde Guerre mondiale

À partir des témoignages de sa famille, Tobi Dahmen réalise dans ce roman graphique une chronique poignante des années de guerre en Allemagne, qui dépasse largement le cadre privé. À travers l’histoire de sa famille, il réfléchit de manière saisissante à la mémoire allemande et aux questions de responsabilité politique et personnelle. Avec une grande sensibilité et une recherche minutieuse, Tobi Dahmen signe une œuvre à la fois profondément émouvante et historiquement essentielle.

 

Mon avis

 

Nombreux sont les témoignages de la Seconde guerre mondiale, mais celui-ci dénote des autres parce que d'une part il est du point de vue de deux familles allemandes, mais également parce que l'auteur dessine le destin de ses ancêtres.

 

Récits de membres de la famille, lettres envoyées par les fils envoyés au combat ou en sécurité pour le plus jeune, il devait être bien difficile de mettre des images sur les mots. Le style de Tobi Dahmen est bien loin du classique dessin de bande-dessinée. Le trait a un grain très présent, ce qui donne un rendu granuleux à la planche. Ce n'est pas sans rappeler le trait de crayon des lettres envoyées par les soldats, ou des carnets remplis par les anecdotes de ceux qui ont vu l'impensable, ou bien la granularité des films d'époque.

 

Les années vont défiler sous nos yeux et on en vient à redouter le final. Les frères vont-ils tous s'en sortir ? Si on tourne trop rapidement les pages pour en savoir plus, on perd leur trace, comme cela a été le cas pour leurs parents. Le dessin a beau être magistral, il peine parfois à donner assez d'indices pour s'y retrouver. Certains titres de pages donnent des informations de lieux et de personnes, mais sur certaines, on se demande de quel frère on parle. Peut-être est-ce le rendu voulu ? Qu'à la fin de la guerre, tous les hommes finissent par se ressembler à force d'être déshumanisé ?

 

Si vous souhaitez un happy-end, il faudra prendre votre mal en patience, car ce livre n'était que le premier, celui qui se concluait en 1945. Car le destin des protagonistes est loin d'être décidé. La guerre est peut-être finie, mais tout le monde n'en est pas encore revenu...

14 avril 2025

Le Fantôme derrière le temple, écrit par Sachiko Kashiwaba, illustré par Miho Satake

Présentation de l'éditeur

 

Une nuit d’été, le jeune Kazuhiro aperçoit par sa fenêtre une fille sortir de chez lui discrètement. Pour lui, pas de doute : il s’agit d’un fantôme. Mais alors qu’il se rend à l’école le lendemain, la revenante fait soudainement partie de ses camarades. Et pour tout le monde, elle aurait toujours été dans cette classe et serait même une amie d’enfance de Kazuhiro ! Entraîné dans un mystère qui englobe toute la ville sur plusieurs générations, Kazuhiro verra ses convictions bouleversées. Il devra en outre lutter pour l’avenir de la jeune fille et percer les secrets d’un énigmatique roman inachevé. Le jeune garçon lèvera-t-il le voile sur l’étrange lien qui l’unit à sa camarade spectrale ? C’est ce que vous allez découvrir...

 

Mon avis

 

Le début de l'été devrait rimer avec plage, fête et vacances pour Kazuhiro. Mais un fantôme qui fait une intrusion inattendue dans sa vie transforme des moments d'insouciance en quête pour découvrir comment cette fillette est revenue d'entre les mort et comment la protéger contre ces anciens qui veulent renvoyer les fantômes dans leur tombe.

Ce roman offre la part belle aux traditions japonaises et au conte de fées. Les illustrations de Miho Satake répondent avec poésie au texte de Sachiko Kashiwaba, emprunt d'une poésie particulière dans les parties consacrées au roman feuilleton inachevé.

Le seul petit bémol réside peut-être dans le choix du narrateur. En effet, c'est Kazuhiro, 10 ans, qui raconte son histoire, et on est bien loin des pensées et agissements d'un enfant de cet âge-là.

Mais la force du roman, c'est que l'on va découvrir les petits riens qui font le quotidien des habitants de cette ville où tout le monde se connaît : les boissons rafraichissante pour lutter contre la chaleur de l'été, les yukatas portés lors du festival, les bols de yakisoba, les prières devant l'autel dédié aux ancêtres. Le roman ne s'adresse pas qu'aux plus jeunes, et sa lecture est source de plaisir et de réflexion.

28 mars 2025

Club Lonely, de Pelle Forshed

Présentation de l'éditeur

 

Benedikt Bergström, auteur de bandes dessinées autobiographiques, vient de publier Club Lonely, qu'il considère comme son chef-d'œuvre. Il attend avec impatience que la critique littéraire encense son génie et guette les articles de Mathias Ortiz, le journaliste le plus influent. Mais celui-ci n'en a que pour Boel Flood, la nouvelle étoile montante de la BD suédoise, publiée dans la même maison d'édition. Artiste incompris, Benedikt va franchir les lignes rouges les unes après les autres...
Soirée costumée, baudrier d'escalade, chaîne YouTube de tarot, chaque détail finira par avoir son importance dans cette satire ironique et jubilatoire de la vie littéraire.

 

 

Mon avis

 

Que se passe-t-il dans la tête des auteurs quand leur nouveau livre vient de sortir et que personne n'en parle ? Benedikt Bergström va d'abord en librairie et se fait passer pour un client lambda venu chez sa bande-dessinée, sans succès. Il croise par hasard un critique littéraire un peu suicidaire qui juge les bouquins comme Dewey choisit le destin de ses petits soldats dans la série Malcom. Cette déshumanisation pousse les lecteurs que nous sommes à s'interroger sur le bienfondé et la liberté de la critique.

 

Le style graphique de Pelle Forshed pourrait paraître redondant, mais c'est là un des propos de son histoire. Le personnage principal n'avance pas, ne réussit pas à tourner la page et s'enfonce dans la dépression. Le bleu constant des pages laisse place à la couleur de rares fois, marquant alors un passage vers le rêve, l'imagination. Et il y a aussi les dialogues qui, en ne livrant que peu de mots (comme dans beaucoup de créations suédoises), disent beaucoup.

 

Et que dire de ce déguisement de mort qui tombe toujours au bon moment ? il crée une pause comique dans cette lecture souvent lourde et angoisse, très proche de la réalité.

 

Club Lonely est une belle découverte dans l'univers dans la bande-dessinée et nous fait peut-être, le temps de quelques pages, penser aux sentiments des auteurs oubliés par le système.

11 mars 2025

Sherlock Holmes, les serviteurs de l'enfer, de Paul Kane

Présentation de l'éditeur

 

Londres, 1895. Sherlock Holmes et son fidèle compagnon, le Dr John Watson, sont appelés à enquêter sur une affaire de personnes disparues. A première vue, un de ces mystères de chambre close dont Holmes raffole, avec pour seuls indices une odeur de vanille et de cuivre, une apparition inquiétante qui rôde sur les lieux après les faits et un cube fascinant impossible à ouvrir... Cependant, Sherlock n'est pas sorti indemne de son flirt avec la mort lors de son dernier affrontement contre Moriarty et se voit conduit à jouer dangereusement avec ses propres limites. Et si cette fois, le duo devait accepter l'irrationnel pour élucider l'affaire ? Avec ce roman reconnu par Clive Barker comme faisant partie du canon de son univers, Paul Kane inscrit de façon magistrale Sherlock Holmes dans Hellraiser en jouant avec finesse sur sa part sombre, celle d'un maniaque obsessionnel incapable d'admettre l'inexplicable, dont on connaît les addictions et le penchant autodestructeur. Qu'importe si la boîte de Lemarchand est une boite de Pandore. C'est une énigme que Holmes est décidé à résoudre à tout prix.

 

Mon avis

 

Si vous mettez, dans une même salle, le plus génial des enquêteurs et le plus hermétique des casse-têtes qu'il soit, quel serait le résultat ? Clive Barker a donné une nouvelle dimension à la littérature horrifique avec des écrits comme Hellraiser ou Cabale. Les Anglais ont alors découvert l'existence du cube Lemarchand, des Cénobites et du Sado-masochisme poussé à l'extrême. On est bien loin de l'univers polissé de Conan Doyle et des déductions les plus logiques qu'il soit.

 

Holmes a survécu à sa chute en Suisse sans qu'il réussisse à comprendre comment. Lui qui s'adonnait déjà aux joies de l'héroïne, il n'a de cesse d'explorer toutes les formes de poisons et tortures pour approcher cette expérience de mort imminente. Lorsqu'il croise la route des Cénobites en résolvant le casse-tête le plus périlleux qu'il soit, il a enfin atteint son but.

 

Paul Kane a su manœuvrer avec intelligence pour écrire un cross-over des deux univers, en misant énormément sur le point de vue de Watson. C'est ainsi qu'on en saura très peu sur la réapparition et la motivation de son associé, et qu'on aura tout au plus deux ou trois jeux de déduction. Le plus gros du travail s'est développé sur l'univers d'Hellraiser jusqu'à un final tout en chairs déformées et écorchées, en guerre infernale entre les forces du mal. Les clins d'œil à l'œuvre de Clive Barker sont nombreux et alléchants pour les néophytes, la folie est contagieuse et l'origine du mal intéressante à explorer. Si l'écriture n'est pas à la hauteur de ses deux modèles, le spectacle est là.

 

Ce roman ravira probablement les fans de Clive Barker tandis qu'il déplaira à coup sûr aux adeptes du détective classique, comme ce fut le cas il y a quelques à l'annonce de la série Sherlock, se déroulant au 21ème siècle (une parfaite réussite, si vous voulez mon avis). Et lorsque l'on connaît les penchants de Conan Doyle pour les arts occultes, on se dit : "et pourquoi pas ?"

 

Publicité
19 février 2025

Styx, connection démoniaque, de Marc Falvo

 

Présentation de l'éditeur :

 

À douze ans, Victor déteste la technologie.
Lorsque son beau-père installe chez eux un système révolutionnaire de « maison intelligente » connecté au plus moderne des ordinateurs, la tension grimpe en flèche ! Très vite tout le monde adore Erèbe, leur nouveau compagnon virtuel. Sauf Victor. Mais a-t-il raison de s’en méfier ? Et si le Mal avait pris possession des lieux ?

 

Mon avis :

 

Faut-il craindre l'intelligence artificielle ? Je pensais que depuis la sortie au cinéma de Terminator, la réponse était claire, non ? A priori, ce n'est pas le cas pour tout le monde.

Victor est considéré comme un ovni parmi ses amis et sa famille, car il déteste tout ce qui a attrait aux récentes technologies : téléphone portable, internet, ordinateur. Ce qu'il aime, c'est les bouquins, et passer ses vacances chez son grand-père, lui aussi réticent au "progrès".

Ses craintes sont confirmées quand son beau-père installe une nouvelle intelligence artificielle dans la maison, avec le moindre équipement connecté à l'ordinateur principal. Le rêve tourne vite au cauchemar et la famille se retrouve séquestrée par la maison.

Le livre s'adresse normalement aux pré-adolescents. Le héros a 12 ans, le propos est clair (Internet, c'est mal, les yeux rivés en permanence sur les écrans, c'est mal aussi). Mais l'auteur ne prend pas ses lecteurs pour des gamins en leur offrant un récit peut-être un peu trop gore pour eux... Le massacre s'étale sur une centaine de pages, le sang coule, on entend les os se fracturer à tout va.

 

Styx, c'est de l'horreur pure, une lettre de haine envers la toute puissance de l'intelligence artificielle, mais le dénouement n'est pas à la hauteur du propos. En effet, c'est finalement un outil informatique qui va détruire l'IA et non des compétences acquises loin des écrans.

Et le roman est peut-être un peu trop violent pour le lectorat visé... la même chose en film aurait probablement abouti à une interdiction aux moins de 16 ans !

15 janvier 2025

Wolf Man

Présentation officielle

 

Et si l’être que vous aimez se transformait en une créature à peine reconnaissable ? Père de famille vivant à San Francisco, Blake hérite de sa maison d’enfance, une vieille ferme située au fin fond de l’Oregon, lorsque son père disparaît et qu’il est considéré comme mort par les autorités. Alors que son couple bat de l’aile, Blake convainc sa femme Charlotte de changer d’air et d’aller vivre dans sa maison de l’Oregon avec leur petite fille Ginger. Mais lorsque Blake, Charlotte et leur fille arrivent près de la ferme, ils sont attaqués, en pleine nuit, par un animal invisible : tentant de prendre la fuite, ils se barricadent à l’intérieur de la maison pour se protéger contre la bête qui rôde, aux aguets. Mais au fil de la nuit, Blake commence à se métamorphoser en une créature méconnaissable…

 

Mon avis

 

Les vampires avaient eu leur lot d'originalités en adaptation. Jusqu'à présent, le mythe du loup-garou était resté très classique : poils à la pleine lune.

Ici, la revisite se fait en huis-clos, dans les forêts de l'Oregon. Après une rapide introduction qui présente un père paranoïaque et bourru et son fils en pleine chasse, on se retrouve, de nos jours, à New York. Blake, père au foyer emmène sa femme et sa fille chérie passer quelques jours dans le chalet de son père disparu. Ils ont un accident de voiture en évitant une bête et se font ensuite attaqués par elle. Le papa gâteau est blessé et son état se dégrade très vite...

Les personnages ? Des clichés ambulants : une mère journaliste arriviste, un père qui va à l'encontre de l'éducation qu'il a reçue, une gamine un peu quelconque mais attachante, un redneck. Le décor ? Une cabane dans les forets les plus belles mais les plus isolées des États-Unis. Évidemment, on n'y capte aucun réseau.

En une nuit, tout est joué. Peu importe le croissant lunaire, si jamais vous êtes blessé par la bête, vous en deviendrez une à votre tour. Une phrase en début de film nous parle d'une légende indienne et d'homme loup. Mais ne vous attendez pas à voir la créature poilue habituelle. L'homme retourne plutôt à son état primaire et est possédé par une folie dévorante. La métamorphose se fait dans la fièvre et la douleur, et le réalisateur en a fait un exercice de style en faisant appel aux cinq sens et l'esprit qui se dégrade au fur et à mesure.

Le film est gore et plutôt efficace dans sa gestion du stress. Par contre, la direction de l'image n'est pas égale. Filmé en nuit américaine (tournage de jour avec gélatine bleue) pour les intérieurs éclairés par les fenêtres, le résultat est très lumineux, alors qu'on ne voit quasiment rien dans les autres scènes nocturnes, en extérieur notamment.

Et que dire du scénario, si ce n'est qu'on peut le résumer en une phrase ? On insiste tellement sur certains indices qu'on devine aisément les explications et le final.

En bref, Wolf Man est un bon tout petit film d'horreur, grâce à son traitement de la bête (qui est très éloignée du loup-garou), mais qui pêche par son histoire beaucoup trop simpliste.

4 janvier 2025

Fourth Wing, de Rebecca Yarros

 

Présentation de l'éditeur

 

Rien ne prédestinait Violet Sorrengail à être une cavalière. Elle était censée intégrer le quadrant des Scribes et mener une vie tranquille parmi les livres. Elle dont les os sont si fragiles qu’ils peuvent se briser en un instant…

Mais aujourd’hui est le jour des conscriptions, et en tant que fille de la Générale - elle-même cavalière et dresseuse de dragons, Violet n’a d’autre choix que de satisfaire les ordres de sa mère, et de rejoindre les épreuves de sélection pour devenir dragonnière… L’élite de la Navarre !

Pourtant, le simple fait d’envisager s’inscrire à cette compétition lui paraît ridicule… Car les dragons ne se lient pas aux humains « fragiles » : ils les brûlent ! Mais Violet est peut-être la candidate la moins forte physiquement, elle est cependant rusée et rapide. Des qualités indispensables quand on évolue dans un monde sans foi ni loi, où les alliés peuvent vite devenir des ennemis, ou peut-être encore des conquêtes… Violet va vite devoir penser à un plan solide, car cette compétition n’a que deux issues : passer toutes les épreuves ou mourir !

 

Mon avis

 

Un gros pavé de plus de 500 pages qui se lit en deux ou trois jours, ça vous tente ? On pourrait se dire que c'est un énième bouquin d'heroic fantasy, avec des gros dragons... c'est vrai. On pourrait encore croire que le personnage principal est une jeune femme faible qui va tomber amoureuse du bad guy ténébreux... c'est vrai aussi.

Violet Sorrengail est née frêle et cassante. Elle a compensé avec une intelligence et un goût immodéré pour la lecture. Elle se destinait à devenir Scribe, mais sa mère, générale des armées et directrice de l'académie de Navarre l'envoie au quadrant des Cavaliers. L'épreuve d'entrée peut s'avérer mortelle, mais ce n'est qu'un avant-goût de toute les épreuves qui l'attendent pour devenir une dragonnière. La compétition est féroce entre les élèves qui n'hésitent pas à s'entretuer et les dragons sont de moins en moins nombreux à se lier à des humains.

On se passionnera pour les aventures de cette héroïne si particulière qui trichera plus d'une fois pour affronter ses adversaires, on s'insurgera face à l'injustice (seulement quand il s'agit des autres), et comme elle on sera charmé par Xaden Riorson, fils du traitre qui a mené la rébellion contre le gouvernement.

Rebecca Yarros manie avec brio les cliffhangers en fin de chapitre, les moments assez épicés, les scènes de bataille et les dialogues entre dragons et cavaliers, ce qui fait que l'on enchaîne les pages jusqu'à la toute dernière ligne, qui nous laisse la bouche grande ouverte.

Violet est drôle, touchante, forte et rusée, là où les autres personnages sont plutôt mono-couche au premier abord. Le paysage est légèrement développé pour ce premier tome, les informations ne sont données qu'au compte goutte.

En bref, ce livre est bien plus qu'une simple romantasy, et plus frais qu'une classique fantasy. On le dévore avec autant de plaisir que les dragons brûlant vifs quelques élèves...

18 décembre 2024

Primal Hunter, de Zogarth

Présentation de l'éditeur

Au moment de prendre leur pause déjeuner, Jake et ses collègues basculent dans une forêt qui fait rimer danger avec opportunité. D'abord confrontés à une interface qui les invite à choisir une classe, ils découvrent enfin leur objectif : survivre 63 jours au cœur de ce Tutoriel. Si Jake se prend rapidement au jeu et excelle dans sa classe d'archer, tout le monde ne perçoit pas son enthousiasme du même œil...

 

Mon avis

Alors que Jumanji avait exploité ce type d'intrigue au cinéma, la LITRPG a trouvé un large public outre-Atlantique.

Primal Hunter est l'un des tous premiers livres de LITRPG publié et traduit en France. LITRPG, contraction de Littérature Role Playing Game, est un genre ovni, où l'auteur du roman, non content de vous plonger dans un univers imaginaire, développe toute les codes du jeu de rôle (sur table ou en jeu vidéo). Le personnage principal a des points de vie et de compétences diverses qu'il va utiliser tout au long de sa quête et il va évoluer comme un joueur monte de niveau en niveau.

Les toutes premières pages du livre de Zogarth introduisent le héros, Jake, et ses collègues qui vont devenir ses compagnons de jeux. En prenant un matin l'ascenseur, le groupe se retrouve propulsé dans un monde médiéval. Pour notre personnage principal, le choc passe en trois lignes. Il accepte de se lancer dans l'aventure sans se poser de questions. Comme il est analyste financier, il aime compter ses points, et puisqu'il pratique le tir à l'arc, il est ravi de prendre le costume de l'archer.

Si le principe était plutôt intéressant, l'écriture n'est clairement pas le point fort du livre. Elle est très scolaire et excessivement descriptive. L'introduction de chaque intervenant donne lieu au catalogue de son physique et de son mental (peut-être comme celui d'une fiche personnage dans un jeu de rôle). Les dialogues sont banals, sans intérêt, alors qu'ils ne sont que très rares au milieu des passages d'exposition. Le monde est vaste, les aventures nombreuses, pourtant, mais le rythme est extrêmement lent (et le livre fait plus de 700 pages), et l'écriture n'aide pas à ressentir un minimum de sentiment à la lecture. Le tout n'est qu'un exposé factuel du monde dans lequel on évolue, une suite d'actions des personnages. C'est un peu comme le principe de l'audio-description à la télévision, c'est plat et sans saveur.

Bref, à défaut d'avoir trouvé un maître du jeu qui nous plonge réellement dans l'ambiance, nous fait douter de nos choix et du sort réservé à notre personnage, Primal Hunter offre un world building fouillé. Peut-être est-ce une bonne porte d'entrée pour la LITRPG, mais rien ne vaudra une longue campagne de jeu de rôle. Qui pensait que jeter des dés pouvaient se révéler plus intense que lire des centaines de pages ?

22 novembre 2024

Les Nouveaux déviants, anthologie de nouvelles horrifiques

 

Présentation de l'éditeur

En dix-sept nouvelles et dix-sept voix puissantes pour explorer autant de façons de dire l’horreur aujourd’hui, cette anthologie sonne comme le manifeste d’une scène littéraire transcendant les genres.
Ni polar, ni anticipation, ni fantastique, ni érotisme, ni avant-garde, Les Nouveaux Déviants sont tout ça à la fois et vont vous secouer.

Luna Baruta
Charlotte Bourlard
Sarah Buschmann
Christophe Carpentier
Morgane Caussarieu
Antoine Chainas
Violaine de Charnage
Mathilde-Marie de Malfilatre
Alexandra Dezzi
Raphaël Eymery
Sébastien Gayraud
Alex Jestaire
Simon Johannin
Nicolas Martin
Justine Niogret
Christophe Siébert
Vincent Tassy

 

Mon avis

Donner carte blanche sur un thème aussi délicat à plusieurs auteurs, cela peut s'avérer difficile. Les écrivains sont certains chevronnés, d'autres novices. Mais tous ont une passion commune pour ce qui choque (on en n'attendait pas moins du Diable Vauvert).

Derrière une couverture qui heurte le regard, la référence à la déviance peut-être subtile et poétique (Je suis venue vous dire que je suis morte, de Vincent Tassy), perchée (Le soleil noir au milieu des planètes, de Mathilde-Marie de Malfilâtre), ou même scatologique (Sporco, une histoire du libéralisme, d'Alex Jestaire).

Ce qui est agréable avec une anthologie de nouvelles, c'est que l'on peut découvrir la plume d'un auteur jusqu'alors inconnu, celui qui, en quelques pages, a réussi à installer une histoire intéressante par le biais d'une écriture accrochante. Parce que les nouvelles, c'est un exercice complexe. Certains se risquent à donner dans l'effet de style, au risque de perdre ses lecteurs en cours de route : il peut arriver que même sur une dizaine de pages, on en vienne à se demander si on a bien compris le propos. Peut-être est-ce ça la déviance, lorsque même nous, nous ne comprenons pas l'auteur !

Au final, une anthologie, c'est donner de quoi manger à tout type de lecteur. Quelques textes seront appréciés au point de continuer l'exploration de la bibliographie de leurs auteurs, d'autres nous questionneront sur leurs choix. Quelques thèmes ont malheureusement un goût de déjà vu , mais c'est le travail de l'écrivain qui fait sortir du lot. D'autres textes n'ont rien d'horrifique, ni même de déviant, mais sont écrits par les habitués du Diable Vauvert.

 

Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>
La Pause Lecture
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité