Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

La Pause Lecture

La Pause Lecture
Albums Photos
Archives
Visiteurs
Depuis la création 277 208
17 février 2024

Threads of power, de V.E. Schwab

M02371023817-large

Présentation de l'éditeur

D'un Londres à l'autre, la magie ne cesse de tisser sa toile...

Sept ans se sont écoulés depuis que les portes entre les mondes ont été scellées. Sept ans, déjà, que Kell, Lila et Holland se sont opposés à Osaron en un âpre combat. Sept ans que les pouvoirs de Kell ont été brisés, que Holland a perdu la vie. Et sept ans que Lila et Kell, ensemble, ont pris la mer...

Aujourd'hui, c'est Rhy Maresh qui règne sur le Londres rouge. Mais un vent de rébellion souffle sur la capitale arnésienne, car la magie ne cesse d'aller en s'amenuisant. Or la rumeur voudrait que le roi en soit la cause. Sur le trône du Londres blanc, c'est Kosika qui siège désormais. Prête à entraîner son peuple dans sa ferveur religieuse nourrie de sang, la nouvelle souveraine joue avec des forces qui pourraient vite la dépasser. Tandis que les deux monarques luttent pour conserver leurs couronnes – et leur tête –, l'heure de rentrer au pays semble, à leur grand regret, avoir sonné pour Lila et Kell.

Au milieu de ce ballet d'anciens amis et de nouveaux ennemis, une jeune fille aux dons uniques entre malgré elle dans la danse : elle hérite presque par hasard d'un puissant artefact susceptible de changer à jamais le destin des mondes. Tess – c'est son nom – pourrait bien être la seule capable de rétablir l'équilibre des pouvoirs...

Mon avis

Attention : ce livre se déroule dans l'univers de la trilogie Shades of magic. On retrouve les personnages principaux de la série, et il est préférable de l'avoir déjà lue avant de se lancer dans ce roman. Un résumé des tomes précédents aurait été bienvenu. En effet, sept ans ont passé, et on peine à se remettre dans le bain car l'introduction peine à retranscrire ce qui est arrivé.

Passée la première moitié du roman, on rentre enfin dans l'action. L'univers développé est riche en magie, traditions et vie quotidienne. C'est ce qui rend attachant les personnages et captivante l'histoire. L'écriture de V.E. Schwab a transformé une simple histoire en monde à explorer. Tous les ingrédients sont réunis pour avoir une nouvelle série à dévorer. Il faut juste patienter un peu, se coltiner les nombreux flashbacks éclairant le passif des intervenants, passer outre ce qu'on a oublié depuis, et enfin, se lancer dans l'histoire. On en apprend un peu plus sur l'univers de ces Londres étranges, on se passionne pour les aventures de Tess, on angoisse les anciens... C'est la magie de V.E. Schwab, elle ne nous laisse pas indifférents.

Threads of power est un tome introductif qui peine à sortir du carcan de l'ancienne série. Les nouveaux personnages sont très intéressants mais ne se suffisent pas à eux-mêmes. Fort heureusement la créativité de l'auteur sauve les meubles, ainsi que son don pour rendre ses héros désirables et adorables.

Publicité
16 février 2024

Chaos & Flame, de Justina Ireland et Tessa Gratton

chaos_flame_tome_1-5166133-264-432

Présentation de l'éditeur

Darling n'a aucun souvenir d'avant le massacre de sa famille par la Maison Dragon. Elle doit sa vie à la Maison Kraken, qui l'a tirée enfant des bas-fonds. Lorsqu'elle apprend que son père adoptif a été capturé, Darling se jure de tout faire pour le sauver - même si cela signifie tuer chaque membre de la Maison Dragon, jusqu'au dernier.

Talon est le très dévoué prince de guerre de la Maison Dragon, menant les troupes d'élite de son frère, le Haut Prince Régent Caspian. Un régent dont le comportement imprévisible inquiète de plus en plus. Alors le jour où, en pleine bataille, Talon tombe nez à nez avec une fille qui ressemble exactement à celle dont son frère peint des portraits de façon obsessionnelle depuis l'enfance, il sait qu'elle est la clé.

Ennemis jurés, menacés par de sombres prophéties, Talon et Darling sont pris dans les rets des intrigues politiques entre les Maisons, un jeu dont seul Caspian connaît les règles... 

Mon avis

Chaos & Flame est un roman d'heroic fantasy au paysage assez commun. Des maisons se sont disputées le pouvoir, celle du Dragon a pris le dessus et règne. Le jeune Prince régent qui a soit des visions du futur, soit est victime d'une maladie mentale, peint sans cesse la même fille sur les murs de sa chambre. On lui fait pourtant confiance pour diriger le royaume, et même lorsqu'il sauve de la mort une terroriste ennemi, qui serait, on ne sait pourquoi ni comment, l'héritière de la maison Sphinx.

On espérait un peu plus de dynamisme dans une intrigue qui se répète un peu. On ajoute une histoire d'amour, déclarée en quelques jours. Et pendant de nombreuses pages, jusqu'au final, on se demande si les auteurs n'ont pas confondu Sphinx et Phénix.

Entre les pages d'un livre collector de toute beauté se déroule une histoire peut-être un peu trop classique, déjà vue, et manquant de rythme. Quelques intrigues à la cours, deux ou trois combats constituent l'entièreté du volume. La dernière scène laisse présager une suite bien plus intéressante à lire...

31 janvier 2024

La bibliothèque ambulante des Appalaches, de Kim Michele Richardson

Appalaches

 

Présentation de l'éditeur :

1936, Kentucky.

Au cœur des bois de Troublesome Creek vit la jeune Cussy Mary Carter, dernière descendante d’une étrange lignée de montagnards à la peau bleue originaires de France. À travers ces territoires désertés, en proie à la violence et à la pauvreté, la jeune femme solitaire s’est donné pour mission d’offrir une échappatoire à travers la lecture à ceux qui n’ont rien. Chaque jour, elle parcourt de longues distances sur sa mule pour apporter des livres aux habitants des montagnes du Kentucky. Mais elle va bientôt devoir affronter des préjugés aussi vieux que les Appalaches.

 

Mon avis :

Les Appalaches, ce n'est pas la contrée la plus fréquentée des États-Unis. Quelques randonneurs acharnés se lancent de nos jours dans une marche de 3500 kilomètres pour descendre cette chaîne de montagnes longeant la côte Est. au début du vingtième siècle, Roosevelt, avec le New Deal, souhaite sortir de la crise financière en soutenant les plus pauvres. Une de ses résolutions consiste à apporter la culture dans les coins les plus reculés du pays. C'est ainsi qu'une armée de bibliothécaires ambulants est née. Des femmes célibataires pour la plupart déposent dans les fermes isolées des montagnards des livres rafistolés, des albums qu'elles ont elle-même composés avec des recettes de cuisine, des remèdes, des poèmes et autres petits trésors qui agrémentent la vie difficile des régions reculées.

Kim Michele Richardson a un don certain pour décrire ce quotidien qui fascine ceux que nous sommes aujourd'hui (et oui, on regarde encore avec plaisir les rediffusions de La petite maison dans la prairie). Les tâches ménagères, les corvées à la ferme, cuisiner le moindre petit truc mangeable quand on crève de faim. On est touché par la fierté de ceux qui n'ont que de quoi survivre, qui refuse la vie facile de la ville où un travail qui ne produit rien fait de toi un raté. L'esclavage est peut-être aboli mais le racisme est encore là, dans les comportements et les lois. Mary Cussy, avec sa peau bleue est une personne de couleur et est pourtant mieux traitée par ceux que l'on considère comme incultes que par les gens de la ville. Alors, qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, elle apportera les livres si chers à son cœur.

La bibliothèque ambulante des Appalaches n'est pas un roman à intrigue. Il s'agit plutôt d'une tranche de vie comme on n'en fait plus. Certes, l'évolution de notre société a effacé quelques traces indésirables, mais l'histoire donne une belle leçon : profiter des plaisirs simples, être fier de son dur labeur (mais éviter de se tuer à la tâche), et s'entraider.

2 novembre 2023

Le temps des ogres, de Michelle Montmoulineix

ogres

 

Présentation de l'éditeur :

En quelques décennies, la sécheresse a étendu son empire au-delà de l’horizon. Victoire a 13 ans et ne connait pas le doux bruit de la pluie… Forcée de fuir son village pour échapper aux Patrouilleurs, qui contrôlent le peu d’eau restant, elle décide de suivre le lit de la rivière, transformé en chemin creux. Elle espère ainsi, comme ses parents et son ami d’enfance avant elle, rejoindre le lac Baïkal, dernier réservoir d’or bleu de la planète. Mais elle se trompe de direction et, après bien des rencontres apportant chacune leur lot d’aventures, elle se retrouve au pied d’un cargo échoué, qui semble habité…

Mon avis :

L'apocalypse a eu lieu de manière insidieuse. Quand les écolos nous alertaient sur la pollution et ses effets, on n'a rien voulu entendre. Quand les scientifiques l'ont nommé changement ou réchauffement climatique, on les a traité d'alarmistes. Quand les journalistes parlaient d'une énième canicule due à ce réchauffement, on a enfin commencé à entrevoir la catastrophe à venir, celle qui a pourtant donné bien plus que des signes d'arrivée. Mais c'était déjà trop tard...

La terre s'est transformée en contrée désertique, où quelques rares survivants d'un village attendent la distribution d'eau, rationnée par une milice auto-proclamée. On ne mange plus de viande, car la possession d'un animal domestique ou d'élevage est interdit. Il n'y a plus de fruits, car les arbres ont fini par crever, ne laissant plus la moindre parcelle d'ombre au soleil. L'électricité ne vient qu'avec le vent qui fait tourner les éoliennes. Les pluies ont fini par s'amenuiser dans tout le pays.

C'est tout ce qu'a connu la jeune Victoire, élevée par ses grands-mères. Elle est innocente et voit pourtant le pire de l'espèce humaine. Ce roman est un hymne à la beauté d'un monde en train de mourir. N'espérez pas y trouver un minimum de logique ou de réalisme (non, on ne peut pas rallier à pieds en quelques jours l'océan atlantique d'un côté, ou le lac Baïkal d'un autre, avec pour seul bagage un sceau d'eau. Et si la violence qui se cache entre ses pages fait penser à l'univers de Mad Max, l'écriture nous bouscule par sa poésie. Michelle Montmoulineix a su capter l'essence même de la vie et donner de l'espoir là où tout semblait fichu.

Après la lecture du Temps des ogres, peut-être verrez-vous à quel point certaines choses sont précieuses, même les plus immatérielles ? Et même si c'est une dystopie, c'est à l'heure actuelle l'une des conclusions les plus évidentes qui soient.

1 novembre 2023

Sorcière et boutonnière - Le club des vampires tricoteurs 2, de Nancy Warren

Sorciere et bout

Présentation de l'éditeur :

Quand un vieux monsieur pique du nez sur ses scones et son thé au salon Elderflower à Oxford – victime d’empoisonnement –, Lucy Swift et sa bande de detectives amateurs morts-vivants sont sur le coup.


Le salon de thé Elderflower est voisin de Tricotti Tricotta, la boutique de tricot que gère Lucy et où se tient, tard le soir, le Club des Vampires Tricoteurs. Les propriétaires du salon de thé sont des vieilles filles octogénaires amies de la famille. Lucy tient à les aider à résoudre le mystère qui les a contraintes à fermer leur commerce. Mais le meurtre n’est pas le seul sujet qui préoccupe les demoiselles Watt. Un homme est venu les séparer. En effet, Miss Florence Watt est courtisée par une ancienne flamme, dont Mary Watt ne pense rien de bon.


Non contente de chercher qui, parmi ses nombreux ennemis, a bien pu empoisonner le detestable colonel Montague, Lucy essaie de peaufiner ses pouvoirs magiques avant le dîner Wiccam improvisé auquel sa cousine sorcière insiste pour qu’elle participe.


Cependant, elle n’en est qu’à ses débuts en tant que sorcière. Il faut dire qu’elle a fait sauter sa cuisine avec un sort mal maîtrisé, alors elle préfère y aller doucement.


Du côté du tricot, ses efforts ne sont pas non plus couronnés de succès. Toutes ses mailles sont à l’envers et elle confond tous les points, si bien que l’écharpe qu’elle tente de fabriquer semble avoir été rongée par les mites. Par moments, Lucy a presque envie de plier bagage et de rentrer à Boston. Ce n’est pas l’envie qui lui manque, mais elle ne veut pas quitter sa grand-mère bien aimée, ses nouveaux amis, un vampire très sexy et un policier quant à lui bien vivant.


Mon avis :

Un cosy mystery bien classique au premier abord. Un meurtre par empoisonnement, quelques suspects dans un endroit clos, un salon de thé d'habitude si tranquille... Et à cela vous ajoutez des vampires, une sorcière qui maîtrise très mal ses nouveaux pouvoirs, une grand-mère qui doit faire la morte, et vous obtiendrez un second tome aussi délicieux que le premier !

On aime lire les petits détails du quotidien : le choix d'une laine pour une écharpe douce et chaude, la recette de l'infusion qui calmera vos nuits, le décor du salon de thé traditionnel pour Oxford. On aime que les vieilles dames soient gentilles et bonnes pâtissières. Alors quand ce n'est plus le cas, on se presse de lire la suite pour retrouver la quiétude des lieux !

Evidemment, le meurtre n'est pas la seule intrigue dans un cosy mystery digne de ce nom. L'héroïne doit lutter avec un planning chargé, une maladresse légendaire et surtout plusieurs partis fort appréciés de la gente féminine. C'est une lecture attendue et réconfortante. On aime se sentir comme chez soi dans cet univers.

L'humour, la magie du quotidien et celle, beaucoup plus mystérieuse de la sorcellerie donne un charme particulier aux romans de Nancy Warren. Les quelques 300 pages de ce tome sont aussi vite avalées qu'un scone recouvert de clotted cream.

Publicité
31 octobre 2023

Manuel de survie du sorcier frugal dans l'Angleterre médiévale, de Brandon Sanderson

manuel

Présentation de l'éditeur :

Un homme se réveille dans une clairière, amnésique, dans un pays qui ressemble énormément à l’Angleterre médiévale…
Qui est-il, d’où vient-il et pourquoi a-t-il atterri ici ? Mystère. Traqué par un groupe aussi étrange que puissant, il doit, s’il veut survivre, retrouver la mémoire. C’est son seul espoir. Même s’il faut pour cela s’allier à quelques autochtones, et adopter leurs croyances et leurs superstitions. Il existe bien un guide, intitulé Manuel de Survie du Sorcier Frugal dans l’Angleterre médiévale, qui pourrait l’aider, sauf que son unique exemplaire a explosé pendant le transfert. Et si les fragments qu’il a réussi à sauver sont autant d’indices, aura-t-il même le temps de les exploiter ?

 

Mon avis :

Un type paumé se retrouve perdu au Moyen-âge. Voilà comment résumer ce roman écrit par Brandon Sanderson dans son aventure éditoriale secrète : 5 romans en 2 ans !
Comment s'est-il retrouvé au milieu de peuplades analphabètes et barbares ? Vient-il du futur ? Le voyage dans le temps est-il une nouvelle forme de tourisme aventureux ?

On entame notre lecture en y voyant une version médiévale du Guide du voyageur intergalactique, de Douglas Adams, mais la comparaison s'arrêtera après quelques pages. L'humour est certes présent, mais loin de l'absurde mythique H2G2. Le livre est parsemé d'illustrations et de pages du dit manuel de survie (qui s'avère plutôt être un document marketing). Le contenant est joli, mais l'histoire en elle-même reste plate.

Comme le narrateur le dit lui-même, les distances ne sont pas si grandes que cela quand on monte à cheval. Et c'est au final deux petites aventures que vont vivre le personnage. Fallait-il 500 pages pour aboutir à cela ? Brandon Sanderson aime créer des univers, et même si on se retrouve dans une Angleterre médiévale, il se doit d'y ajouter une touche d'exotisme.

C'est ce qui donne son charme à l'histoire : la technologie contre le folklore fantastique. Il faudra juste passer outre les répétitions forcées du manuel, les jérémiades du héros et atteindre les derniers chapitres pour enfin avoir de l'action.

30 août 2023

Les instants suspendus, de Philippe Delerm

instants

 

Présentation de l’éditeur :

« Ce n’est pas un éblouissement, pas une surprise. On est tout à coup dans cette lumière-là, comme si on l’avait toujours habitée. On vient de sortir du tunnel. Le train n’a pas changé de cadence, il y a juste eu un petit crescendo dans la musique, moins un bruit de moteur qu’une tonalité nouvelle, offerte au vent. Une infime parenthèse entre deux talus, et d’un seul coup : le paysage. Montagne, lac ou forêt, château en ruine ou autoroute, on sait tout absorber, tout devenir. »

Comme on les chérit, ces instants suspendus dans nos vies.
Passer le doigt sur une vitre embuée. La mouche de l’été dans la chaleur de la chambre. Le jaillissement du paysage à la sortie du tunnel ferroviaire…

Mon avis :

Deux pages pour décrire un cliché fugace que presque tout le monde a déjà expérimenté : le gobelet de coca qui déséquilibre notre plateau au MacDo, le tuyau d'arrosage et ses boucles encombrantes, la trace de doigt que l'on aime ou déteste laisser sur une vitre... Quelques mots et tout se révèle en couleurs. Là où l'on ne faisait que passer, on prend le temps de savourer.

L'écriture de Philippe Delerm a le charme certain des belles lettres, mais une insolence rafraîchissante dans le choix des sujets abordés. Plus qu'une expérience littéraire, c'est une véritable philosophie de vie qui s'invite chez nous. On pourra étudier ses textes beaucoup plus longtemps que le temps qui s'y déroule et trouver un plaisir certain à détailler le choix des mots, le rythme des phrases qui parvient toujours, au bout de ces quarante-trois textes, à nous surprendre, sans jamais nous lasser. Selon votre goût, vous dévorez d'une traite le livre, ou bien, prenez le temps, vous aussi, de choisir quel instantané vous explorerez aujourd'hui.

Bien après La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules, Philippe Delerm poursuit son travail de poète de l'instant. Avec lui, on se prend au jeu de trouver de la beauté sur les infimes petits détails d'un moment de la vie quotidienne. Ne serait-ce pas en trouvant de la beauté là où auparavant, on ne faisait que passer, que l'on a peut-être enfin trouver la clé du bonheur ?

 

29 août 2023

Un jeudi saveur chocolat, de Michiko Aoyama

chocolat

 

Présentation de l'éditeur :

Dissimulé à l’ombre des cerisiers qui bordent la petite rivière du quartier, le Café Marble à Tokyo ne compte que trois petites tables en bois brut. Et pourtant, les clients se succèdent dans ce havre de paix où les habitués peuvent contempler le passage des saisons à travers la baie vitrée.

Une mystérieuse femme qui vient chaque jeudi y rédiger une longue lettre en anglais devant une tasse de chocolat chaud ; une brillante publicitaire complètement dépassée dans son rôle de mère ; une jeune institutrice qui cherche un sens à son travail… Chacun arrive au Café Marble avec son histoire, perdu dans les nœuds de son existence et trouvera dans ce lieu apaisant l’élan pour avancer sur le chemin tortueux de la vie.

Mon avis :

Et si nous étions tous liés, d'une manière ou d'une autre ? Ici, l'auteur Michiko Aoyama explore, à petite échelle l'effet papillon sur une dizaine de personnages. Un lieu chaleureux, une boisson réconfortante, il n'en faut pas plus pour changer un destin.

Le roman se déguste comme un chocolat chaud : à petites gorgées, on le laisse refroidir un peu pour en savourer tout le goût. L'écriture suit la trame du récit, elle laisse au lecteur l'occasion de prendre son temps pour suivre les quelques clients qui passeront la porte du café. Les descriptions sont simples, les dialogues succincts. Il en faut très peu pour se prendre d'affection pour ces personnages.

Comment de simples mots peuvent toucher des milliers de lecteurs ? Est-ce dans l'exactitude des réactions ? Le cadre d'un café que l'on rêve d'avoir dans notre quartier ? Un quotidien que tout le monde subit malgré lui, transformé en un trésor ?

Des petits riens, des instants volés dans cette réalité enveloppée d'un cocon douillet, et c'est la vie qui se déroule sous nos yeux.

24 août 2023

Donjons & Dragons, l'honneur des voleurs : une novélisation du film par David Lewman

Donjons

 

Présentation de l'éditeur :

Le barde Edgin a tout perdu lorsque lui et son amie barbare, Holga, ont été capturés au cours d"un casse qui a mal tourné. Récemment libérés, les deux compagnons se rendent dans la ville de Neverwinter pour retrouver leurs anciens acolytes et monter une équipe de choc. Edgin et Holga parviendront-ils à réunir leur bande de voleurs pour une dernière mission, malgré le danger permanent et des épreuves qui défient l'imagination ? 

Mon avis :

Donjons & Dragons, avant d'être un film au casting alléchant, a été l'un des tout premiers jeux de rôles créé dans les années 70.

Après des précédentes adaptations cinématographiques, qui ont toutes été des échecs commerciaux, les réalisateurs Jonathan Goldstein et John Francis Daley tentent à leur tour de donner vie aux humains et créatures magiques de cet univers d'heroic fantasy. Le film a plutôt bien marché au box office international, mais a priori pas suffisamment pour espérer avoir une suite aux aventures de nos héros.

Peut-être est-ce pour relancer l'engouement des foules pour cette production qu'il a été décidé de novéliser le film ? David Lewman, principalement connu pour ses adaptations de séries et film jeunesse en roman a pris la plume pour s'occuper de Donjons & Dragons.

Le livre s'adressant principalement aux enfants à partir de 9 ans, il est écrit au présent et l'auteur a tout misé sur l'action et les dialogues. Certains passages auraient nécessité plus de descriptions pour un enchaînement de scènes plus compréhensible. Certaines races de créatures sont juste nommées, là où l'on aurait apprécié d'en savoir un peu plus (tout le monde n'a pas vu le film ou joué au jeu de rôle). Savez-vous ce qu'est un hobgoblin ? Et bien, tout ce que vous apprendrez sur lui, c'est qu'il fait plus de deux mètres (ce qui peut englober pas d'êtres vivants, depuis un basketteur professionnel jusqu'à une girafe).

Si on passe outre la simplicité de l'écrit, on finit par se plonger dans l'histoire et rire aux dialogues souvent hilarants. Arrive la fin du livre... qui n'est pas la fin du film. En effet, David Lewman s'est arrêté à la moitié de l'histoire, nous laissant sur un cliffangher des plus déroutants. Le barde va-t-il retrouver sa fille ? Les héros vont-ils vaincre la sorcière rouge ?

Il n'y a malheureusement aucune suite, l'auteur n'est pas allé jusqu'au bout de son travail. A moins d'avoir vu le film, vous ne saurez jamais comment se conclue l'histoire. Mais consolez-vous, il y a 8 photographies couleurs du film à la fin du livre ! Peut-être était-ce fait pour relancer les ventes ou location du film, mais c'est une manière bien cruelle d'appâter des spectateurs...

 

19 août 2023

Crocs et accrocs, de Nancy Warren

crocs

 

 

Présentation de l'éditeur :

À mi-chemin entre un passé effroyable (Todd le crapaud) et un futur incertain (elle n’est pas tout à fait sans abri, mais c’est tout comme), Lucy Swift part à Oxford pour rendre visite à sa grand-mère. Elle envisage de reprendre des forces avant de décider quoi faire de sa vie. Avec l’amour inconditionnel de Mamie et son magasin de laine, Tricotti Tricotta, les conditions seront idéales pour ne pas céder aux idées noires. Elle a bien l’intention de se jeter à corps perdu dans les activités manuelles.

Et quand on parle de corps perdu, il semblerait bien que ce soit le cas de mamie. La pauvre grand-mère est morte. Enfin, plutôt morte vivante, quoiqu’il y ait bien un certificat de décès. Et un testament qui lègue le magasin de tricot à Lucy. Magasin auquel tout le monde semble accéder sans utiliser la porte... y compris Mamie, aussi pimpante que jamais et déterminée à tricoter des pulls à la vitesse de la lumière jusque tard dans la nuit. Mais que se passe-t-il au juste ?

Quand Lucy découvre que Mamie n’est pas morte paisiblement dans son sommeil, mais qu’elle a été assassinée, elle ne peut pas vraiment traduire le meurtrier devant la justice sans révéler qu’il n’y a pas de cadavre dans la tombe. Entre un vampire canon âgé de six cents ans et un inspecteur de police séduisant, tous deux à ses petits soins, Lucy se rend compte que la vie est bien plus compliquée qu’un cardigan à torsades.

Le seul qui semble savoir ce qui se passe est son chat... magique lui aussi ?

Mon avis :

Nancy Warren est un écrivain très prolifique. Depuis plus de vingt ans, elle s'est spécialisé dans la romance et le cozy mystery et a écrit près d'une centaine de romans.

Crocs et accrocs est le premier tome de la série du club des vampires tricoteurs. Si le thème laisse présager un ton comique... et bien c'est le cas ! Le décor : Oxford. Les protagonistes : une jeune femme paumée après une rupture, un vampire et un policier aussi séduisant l'un que l'autre. Les thèmes : un meurtre et des gilets tricotés à une vitesse surhumaine.

Le ton est frais, l'enchaînement se fait sans heurt, et l'on passe un délicieux moment en compagnie de ces personnages qui s'adonnent à une occupation qui n'a plus rien de dépassé.

Comme tout cozy mystery qui se respecte, le meurtre n'est jamais excessivement violant ou sanglant (et pourtant, on y parle de vampires), l'enquêteur n'est pas du tout professionnel et tout doit se passer dans un environnement restreint. Le but est de se plonger dans le livre, accompagné d'un thé ou d'un chocolat, sous un plaid, et de se régaler en suivant les aventures d'un lieu où tout le monde se connaît, où chacun cache un secret... C'est ainsi qu'un roman commençant par un meurtre donne une étrange sensation de réconfort.

Le Club des vampires tricoteurs a déjà droit à plus d'une dizaine de tomes, un deuxième club s'est d'ailleurs créé en Cornouailles, et ça ne concerne que les vampires. On entend dire aussi que des sorcières se mettraient à la pâtisserie et aux arrangements floraux...

 

Publicité
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >>
La Pause Lecture
Publicité
Derniers commentaires
Newsletter
Publicité