Journal d'un vampire en pyjama

De Mathias Malzieu, je n'ai lu que La Mécanique du Coeur. C'est parce que j'avais été invitée à l'avant-première que je m'étais ruée sur le livre avant d'aller voir le film. Les petits contes philosophiques déjantés, ce n'est pas vraiment ma tasse de thé... et au final, j'avais adoré ma lecture.

J'avoue, en voyant le titre du bouquin, je m'attendais à lire le même genre d'histoires. Jusqu'à ce que je vois l'auteur passer au journal, et raconter son histoire. Et on va dire que je me suis légèrement gourée sur le thème du bouquin.

Il y a de cela 3 ou 4 ans, le chanteur du groupe Dionysos se sent fatigué, faible, malade sans avoir de symptômes réels à interpréter. Alors il fait une prise de sang. Un hématologue l'appel quelques heures après pour lui annoncer une bien mauvaise nouvelle : il n'a quasiment plus que de la flotte colorée en rouge en guise de sang. Sans transfusion régulière, il n'aura plus de quoi alimenter son corps en oxygènes, en anticorps et autres trucs plutôt indispensables à la vie.
C'est ainsi qu'il se transforme en vampire, en pyjama. Il va enchaîner les transfusions, puis subir une greffe de moëlle osseuse pour remplacer la sienne qui est foutue.

J'adore lire des journaux (pas Le Monde, qui n'aime pas les jeux vidéos, mais des journaux intimes) et j'ai été plus que conquise par l'écriture de Mathias Malzieu. Je comprends tout à fait le plaisir qu'il éprouve à jongler avec la prose, à sortir du cadre musical pour pouvoir exprimer des choses en un peu plus de 4 couplets et refrains. La beauté des phrases est toujours là, et on se retrouve à déguster son histoire.

Qu'est-ce que j'ai apprécié dans ce bouquin, à part le style de l'auteur ? Son amour pour sa nana (la mécanicienne de son coeur qu'il surnomme "le rocher tout doux"), le fait qu'il déforment les mots pour leur coller une image que l'on visualisera immédiatement (les Nymphirmières), la magnifique Dame Oclès, qui adore lui en faire baver, question moral. Et ce goût qu'il a pour les plaisirs simples (faire un pied de nez à la maladie en allant à l'hosto en skate).
Son fauteuil oeuf, extérieur en plastique blanc, intérieur en velours rouge, il lui dédie carrément tout un album (sous le label Eggman Records, il faut absolument que je trouve le vinyl !), invitant ses amis à venir s'y lover et créer quelque chose. La première fois que je me suis assise dans ce type de fauteuil, j'ai adoré ce cocon où les sons ne te parviennent que feutrés, et donc tout doux.

Au final, Journal d'un Vampire en Pyjama, c'est un peu comme une histoire sanguinaire, mais sans violence autre que celle qui est salvatrice, et tout ça saupoudré de paillettes d'amour et de poésie.

Comments

[FondantGrignote]

Rien que pour le titre, je le note... mais j'ai peur de rester un peu en marge de son univers ("38 mini-westerns avec des fantômes" ne m'avait pas convaincue). Bon week-end, Emma!