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29 décembre 2014

Que ta volonté soit faite

Après l'hécatombe qu'avait été pour moi La Patience du Diable, je me suis réjouie de voir que Maxime Chattam laissait tomber, le temps d'un roman, les enquêtes criminelles classiques...

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Résumé de l'éditeur :

"Les enfants de toute l'Amérique avaient le Croquemitaine pour se raconter des histoires qui font peur, à Carson Mills, ils avaient Jon Peterson".

Jon Peterson est né dans le sang. Fruit d'une union hors mariage entre un méthodiste et une luthérienne morts le jour de sa naissance, dès sa plus tendre enfance, on sent qu'il y a quelque chose qui cloche chez lui. C'est un solitaire qui aime écraser des fourmis et cramer des papillons. Après avoir réduit en bouilli une petite raclure qui l'emmerdait, il s'est finalement tourné vers une occupation plus saine : violer de jeunes vierges.

Autant vous le dire tout de suite : ce roman n'est à mon avis pas une franche réussite. Si j'ai mis plus d'une semaine à lire 360 pages d'un thriller, c'est que quelque chose m'a empêché d'y passer une nuit blanche.
Je pense que c'est en partie due à la forme. Maxime Chattam est apparemment tombé dans la marmite à métaphores foireuses. Il en abuse largement, quitte à ce qu'on en ingurgite cinq ou six dans un même paragraphe. Peut-être est-ce à cause du choix du narrateur (enfin, d'après mes suppositions...). Mais comparer, par exemple, un groupe de putes au pistil d'une fleur fanée, là, franchement, je reste sans voix.

Il aurait pu insuffler une âme à Carson Mills, s'il n'avait pas limité ses descriptions au temps qu'il fait. Il y a tant à dire d'une petite ville américaine des années 60 !

Ensuite, parlons du héros, ou plutôt du gros méchant de l'histoire, Jon Peterson. On nous l'a présenté comme le mal incarné, celui qui faisait trembler d'effroi toute la ville. Comment une ville entière peut-elle avoir peur d'une petite ordure irascible ? Parce qu'à moins d'être tombé aux pays des Bisounours, les habitants auraient sans problème fait sa fête au gamin bouseux suspecté d'avoir tué quelques animaux.
Le narrateur part du fait que personne n'a su que c'était lui, le responsable des 2 ou 3 viols commis dans la ville, mais il essaye quand même de nous faire avaler que Jon Peterson est le MAL... Le Mal avec une énorme majuscule ? Un pédophile qui bat sa femme ?

Chattam nous avait habitués à plus quand même. Alors oui, on lui a peut-être fait comprendre qu'il donnait dans le gore gratuit. Mais tout planquer derrière des métaphores au point que le lecteur ne sache pas vraiment si Jon Peterson est en train de violer une adolescente ou d'arroser son par-terre de fleurs, c'est faire un immense pas vers de la poésie d'étudiant défoncé au crack.

Pour moi, le mal n'a rien à voir avec une raclure de bas-étage, ni avec une personne née mauvaise. Un vrai bon méchant n'est pas quelqu'un pour qui faire du mal est en fait céder à une pulsion, parce que ce ne serait finalement qu'une simple maladie, non ? Un méchant, c'est quelqu'un qui, en toute connaissance de cause, en sachant quelles vont être les répercussions, a choisi la voie du mal. Et ce méchant-là, on le respecte.
Prenez par exemple Hannibal Lecter, The Méchant par excellence. Ses aventures ont duré, quoi ? 4 romans ? autant si ce n'est plus de films ? Comment a-t-on pu s'attacher à lui, si ce n'est parce que c'est un génie ? Son principal tort, est-ce que c'est de manger des humains, ou de les avoir tués pour ça ? Certes, il a brisé le tabou occidental du cannibalisme, mais si on avait pris n'importe quel autre tordu pour se faire les canines sur de la peau humaine, ça ne serait pas passé. Lui, il le fait avec classe.
Le Mal, si on veut lui mettre une majuscule, on doit lui donner le prestige qu'il mérite.

Pour en revenir au roman, oui, il y a un petit meurtre quand même. Une bibliothécaire vieille fille qui aimait écouter les adolescents perturbés. On l'a battue à mort, et on a retrouvé des mégots près de son corps. Est-ce que l'auteur a choisi les années 60 comme décor de son roman pour ne pas se fouler au niveau de l'enquête ? Non, parce qu'un Shérif qui va au tabac du coin pour demander qui achète ce genre de clope, je crois que même au Moyen-Age, on se serait remué un peu plus le cul pour trouver l'assassin ! Ce manque flagrant de boulot de la part des autorités laisse supposer qu'on plonge volontairement le lecteur dans le flou, histoire de l'amener gentiment au dénouement final qui, même s'il est inattendu, est sacrément décevant (mais bon, l'auteur l'écrira lui-même à la fin). Il aurait mieux valu laisser le manuscrit dormir au fond d'un tiroir et finir par trouver une fin digne de ce nom plutôt que de se dépêcher de l'envoyer à son éditeur, et de le montrer fièrement à ses groupies qui ne sont plus du tout objectifs.
Finalement, il y a bien quelque chose de pourri à Carson Mills, et ce n'est pas Jon Peterson, c'est la police. Et le narrateur.

Même si ce n'est pas un énorme coup de coeur pour moi, je tiens à remercier Arthur, de chez Albin Michel , qui a eu la gentillesse de m'envoyer le livre en avant-première !

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Commentaires
L
Bonsoir ...lisez Franck Thilliez .... vous allez ADORER!!! Cet auteur est ...... HORS PAIR.... j'ai lu tous ses livres quasiment ... et c'est une pépite cet écrivain.<br /> <br /> Ce roman de Maxime Chattam est déroutant... je l'ai lu en une journée. Il est différent de ce qu'il a écrit de par le passé ...mais après une certaine analyse ... il me fais penser à certains romans de Franck Thilliez... lisez ..; et dîtes m'en des nouvelles.
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D
Merci emma; au lire des nombreux commentaires, je pensais etre le seul a n avoir pas trembler, a n avoir eprouvé aucune emotion particuliere a part l ennui et la pitié pour le bouseux de l amerique profonde des années 60. Aucun relief ni dans le style, ni dans le scenario ni dans les personnages ni dans le suspense. Et que dire de cette fin ou on a l impression que l auteur ne savait comment finir et comment introduire son assassin (et que dire de l affaire de viol résolu en 5 lignes). Il a donc usé d une pirouette pour essayer de récupérer un semblant de crédibilité et ainsi nous faire croire qu il voulait nous emmener la.Je pense comme toi que seule les groupies ont adoré ce livre et se voile la face. Je ne connaissais pas l auteur et j ai donc lu avec un oeil neuf et exterieur et je ne m y referais pas reprendre. Au plaisir et si tu as un livre que tu as adoré je suis preneur.
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E
Bonjour Arwenn,<br /> <br /> Je te remercie pour ton commentaire. Je l'ai lu en entier, l'œil totalement objectif, comme je l'ai fait pour ce roman de Maxime Chattam.<br /> <br /> Tu as raison, je ne vais pas passer une heure à rédiger une réponse sans substance. Nous ne sommes pas d'accord. Je continuerai à lire ses livres, car je le ferai toujours d'un œil neuf. Et toi ?
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A
Ce type de commentaire laisse entrevoir à quel point le roman n'a pas été bien saisi. Mais les tournures utilisées pour parler de ce roman m'agacent quelque peu. Certes c'est different, certes on ne reconnaît pas forcément le Maxime Chattam qu'on à l'habitude de voir...oh, ben tiens ça change un peu non ? Dire que les métaphores ne sont pas/peu ou mal saisies me fait doucement sourire...il faudrait peut-être réfléchir un peu non ? Bien que les images sont assez parlantes sans avoir besoin de trop forcer, passons...<br /> <br /> Concernant le Mal, je ne pense pas qu'on puisse se cantonner à 1 seul type de mal "parfait" (comme a été cité Hannibal Lecter), il existe différentes formes pernicieuses de mal qui s'insinuent partout et qui prennent différentes formes. Seulement, le mal et les atrocités que vont faire les tueurs ne vont pas tous nous atteindre de la même façon. Alors oser dire que Jon Petersen ne peut pas être une incarnation du mal je ne suis pas d'accord. <br /> <br /> Pour l'enquête et la façon dont ce type d'enquête se déroulait à cette époque, je trouve ça très réaliste et si vous aviez un peu de culture sur la pratique des enquêtes dans les années 60 et même avant, dans les petites bourgades comme dans les grandes villes des États-Unis, vous vous aperceviez que si, on se rendez chez l'épicière du coin pour savoir si elle n'avait pas vu quelques chose. La police américaine a connue une grande période de remise en question, et a souffert d'une terrible image de part son incapacité à résoudre des enquêtes... Ce ne sont pas les enquêtes à la sauce expert manathan...il faut peut-être remettre les choses dans le contexte...<br /> <br /> Bref je vais m'arrêter là car je sais pas avance que ce commentaire ne fera réfléchir personne, les gens trop englués dans une façon de penser que l'on est pas autorisé à réfuter. <br /> <br /> En conclusion, que l'on aime pas le roman, oui chacun est libre de ses goûts et de ses opinions, que l'on passe 1h à rédiger un post sans substance et sans fondements pour critiquer un livre que l'on à pas apprécié, non.
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M
Excellent auteur que Chattam. Mais effectivement, on a le sentiment d'un laissez-allez à la facilité. <br /> <br /> <br /> <br /> Pas mal déçu par le roman, assez fade, a ec un méchant sans envergure ni charisme, pour lequel on ressent finalement pas de haine, mais presque de la pitié pour un pauvre cul-terreux avec le cerveau à l'envers
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