14, de Jean Echenoz

Un petit audiolivre pour entamer le prix...

Un très court roman, lu par l'auteur lui-même, qui raconte l'expérience de la première guerre mondiale, pour Anthime et Blanche. Le premier descend au village à bicyclette pour s'engager dans l'armée, tandis que la jeune femme doit dire adieu à son amour, Charles, qui lui a laissé un petit souvenir.

Des deux hommes, seul un va revenir... en partie.

Économie des mots pour raconter un tel carnage, le sacrifice de toute une génération. Un petit roman, et pourtant si dense. Quelques personnages, des vies courtes pour certains, des pentes difficiles à remonter...
Autant la première partie était très colorée, vive et joyeuse, si courte. Autant la deuxième nous plonge dans le monochrome dégueulasse des tranchées, les morts et les mutilations en masse.
Ce fut dur d'en revenir.

Le seul énorme bémol que je ferai à propos de l'audiolivre, c'est que c'est Jean Echenoz lui-même qui l'a lu. Impossible de rentrer dans la narration avant le milieu de l'histoire, tant le ton me faisait penser à une dictée ! Comme quoi, on peut écrire un livre, y mettre de l'intensité et des sentiments, et ne pas savoir y mettre autant les formes en le lisant à voix haute.
Et oui, un audiolivre est un tout. Un bon comédien saura faire apprécier les histoires les plus chiantes comme un mauvais lecteur plombera le roman le plus bouleversant.

Pour en savoir plus sur le livre, en écouter un extrait, rendez-vous sur Audiolib.

Comments

[sylire]

Je suis tout à fait d'accord avec toi et Enna. Je n'ai pas du tout aimé non plus la lecture par Echenoz lui-même. La comparaison avec la dictée est très juste.

[ennapapillon]

je vois que nous avons perçu le roman de la même manière (au niveau de la lecture, dans mon billet programmé pour mi-mai, je compare le lecteur à "un professeur d'université qui lit un cours qui l'ennuie" ;-)

J'ai hâte de voir la suite de nos avis!

[val-m-les-livres]

C'est drôle parce que moi, j'ai beaucoup aimé la lecture de l'auteur (mais je sens bien que dans le jury, je fais partie d'une infime minorité). Comme j'avais déjà écouté un roman lu par l'auteur, je ne me voyais pas entendre une autre voix pour me transmettre ses si beaux mots.