Speed Queen
Marjorie, à quelques heures de son exécution, se confie à un auteur sur ce qui l'a amenée à faire partie d'un trio meurtrier.
A la base, je me suis un peu ruée sur ce bouquin parce que l'héroïne était fan de Stephen King, celui-là même qui venait l'interviewer. Il n'était jamais cité, certes, mais c'était assez clairement indiquer pour que l'on ne puisse pas se planter là-dessus. D'ailleurs le prochain livre de King à sortir est écrit en collaboration avec Stewart O'Nan, l'auteur de Speed Queen. ça sent le clin d'oeil entre potes.
Ce roman est un long monologue de Marjorie, enregistré sur cassette, qui répond à une liste de questions. Ce qui donne un récit plutôt hâché, très oral. La femme parle sans détour, des fautes plein ses phrases, mais c'est ce qui encre le récit dans la réalité. Elle aura un langage aussi pourri que sa vie. On se la représente très bien, assise dans sa cellule, à enchaîner les scènes qui l'ont conduitent jusqu'en prison : elle rencontre, encore adolescente, à son boulot à la station service, Lamont, qui deviendra son mari, le père de son fils Gainey. Elle fera un peu de prison pour détention de drogue, et elle tombera amoureuse d'une co-détenue, Nathalie, et fera un ménage à trois avec Lamont à sa sortie de taule. Un deal en entraînant un autre, ils seront obligés de braquer un drive-in où le massacre commencera. Ils fuiront à travers les Etats-Unis, toujours le bébé Gainey sanglé dans son siège auto.
Marjorie aime tout ce qui va vite (fast-food et bagnoles), mais se fera rattraper bien vite à cause de toutes ces conneries qu'ils ont faites. Une vie entière (mais qui sera courte) à prendre les mauvais chemins. Un bon gros gâchis, mais qui donne un sacré bon roman sur une culture américaine bien foireuse : la mal-bouffe, les fast-cars, la dope...
Un grand merci à Jérôme, des Editions Points pour m'avoir fourni de quoi me "droguer" encore une fois !