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15 novembre 2017

Invisible, d'Alex Jestaire

Invisible-Alex-Jestaire

Présentation de l'éditeur :

À la dérive dans les rues de Bruxelles, un SDF prend conscience qu’il est en train de devenir invisible aux yeux des passants – réellement invisible. Facétieux, il tire parti de cette nouvelle donne en se jouant des barmen, des touristes, des policiers et des femmes…


Si, du jour au lendemain, vous deveniez invisible... que feriez-vous ?
Notre clochard (oui, je dis "notre", parce que ce clodo, moi je l'aime bien) ne se pose pas de question, il profite du moment : il tripote des passantes, vole deux ou trois trucs à grignoter dans des supérettes (des chips et de l'alcool, de quoi se faire un bon apéro), fait des pieds de nez à des piétons. Les choses les plus simples sont les meilleures. Exclu du monde depuis longtemps déjà, personne n'en avait rien à carrer de tout façon. Alors lui, plutôt que de jouer les supers-héros ou les supers-vilains, on va dire qu'il joue petit. Pas de quoi vraiment foutre en l'air son karma, déjà pourri. Il finira par rencontre une femme, l'amour peut-être ?

Cette histoire, c'est du crade qui se déguste. Le bouquin fait 120 pages à tout casser, parce que c'est un instantané d'un type qu'on ne voit pas. Pas de délire poétique pour une écriture au phrasé court et marquant. Alex Jestaire ne fait pas dans le grand classique, et pourtant, on perçoit dans ses pages une certaine délicatesse dérangeante pour son personnage.
Un clodo qui cuve aux yeux de tous, c'est affligeant ? répugnant ? On l'oublie bien vite, c'est même à se demander s'il est vraiment devenu invisible ou si c'est lui qui s'imagine tout cela.

A la croisée de Neverwhere et Zone Interdite, l'auteur nous donne l'envie, l'espace d'une éclipse, de boire un coup de gnôle, claquer des cols blancs, soulever des jupes et voler un saucisson. Évidemment, après, moi personnellement, je tomberai dans le grand banditisme...

Je vous laisse en compagnie d'un extrait du conte :

"l la connaît, il l'a toujours connue - seulement elle bien sûr, au même titre que la lune, ne sait rien de son existence. Ou alors si, peut-être : qu'il pue. Il s'est arrêté à quelques mètres en face, pas trop près - d'autres gens en terrasse ont déjà levé le nez et froncé un sourcil - il est le pet fantôme, la charogne invisible - dans d'autres circonstances ça l'aurait peut-être amusé mais là, devant une dame ? Est-ce ainsi, par ce seul attribut fétide, qu'il aimerait être connu d'elle ? Il voudrait qu'elle le voit, oui. Il aimerait quelle le sente. Mais pas comme ça. Alors il l'observe de loi, boire son thé, grignoter son cookie, et finalement il pense à autre chose."

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