Ma Guerre, de G.P. Gautier et T. Oger
Entre les films et les romans se glissent parfois quelques bulles. De celles qui vous éclatent à la tête.
Ma Guerre, de la Rochelle à Dachau fait partie de ces bades-dessinées qui vous marquent. Guy-Pierre Gautier, pendant la seconde guerre mondiale, a fait partie de la résistance. Son petit-fils, Tiburce Oger a voulu lui rendre hommage en lui prêtant son talent de dessinateur pour raconter son histoire.
D'adolescent insouciant à prisonnier de guerre dans un camp de travail, Guy-Pierre va être le témoin et acteur de ce qui fut l'une des plus importantes périodes de l'histoire. Attentats terroristes pour déjouer l'invasion allemande, tenir trois jours sous la torture pour laisser le temps à ses camarades de pouvoir trouver une planque, déportation... tous les éléments de l'occupation puis de la libération sont là pour nous rappeler qu'il y a eu un jour, des types qui ont offert leur vie pour la liberté.
Tiburce Oger a magistralement illustré le récit de son grand-père. Des couleurs vives pour les temps de paix aux teintes froides des temps sombres pour des peintures qui servent des dessins regorgeant de détails à étudier. Chaque case est un tableau à elle seule. La finesse du trait est telle que l'on se prend à grimacer, à pleurer même, devant les scènes les plus dures.
Au final, Ma Guerre est de ces bandes-dessinées que l'on redoute de lire, que l'on dévore d'une traite (impossible d'abandonner Guy-Pierre en plein interrogatoire pour aller se préparer à dîner), et que l'on se refuse à prêter, de peur de perdre ce qui deviendra probablement l'un des joyaux de sa bibliothèque.