Et tu n'es pas revenu, de Marceline Loridan-Ivens

Marceline a été déportée avec son père, en 1944. Elle à Birkenau, lui, à 3 kilomètres de là, à Auschwitz. Il lui avait prédit qu'elle seule reviendrait à la maison. Elle lui écrit aujourd'hui une lettre, avec l'aide de l'écrivain Judith Perrignon. Elle lui dit tout ce dont elle se souvient : des rares fois où ils ont pu se voir malgré la frontière des barbelés, du quotidien dans les camps, des vols entre prisonniers, du rationnement et la faim qui en résulte, des cadavres de ceux qui sont passés à la douche, de la libération, et du retour, des déportés qui se sentent coupables d'avoir survécu et qui ne réussissent pourtant plus à vivre.

J'avoue, au début, j'ai eu beaucoup de mal avec la voix de Sandrine Kiberlain pour incarner Marceline. Elle a ce petit côté revèche qui m'a toujours empêchée de m'attarcher aux personnages qu'elle jouait. Alors ici, ça commençait plutôt mal...
Et finalement, ce n'était pas un mauvais choix, bien au contraire. On n'en comprenait que mieux l'état dans lequel Marceline se retrouvait. Elle ne pouvait pas tirer un trait sur ce qui leur était arrivés, elle ne pouvait pas reprendre une vie normale après ces années d'enfer, elle qui était revenue seule des camps de la mort. Elle était devenue une étrangère pour sa famille qui ne pouvait comprendre ce qu'elle avait vécue, qui regrettait presque sa présence au détriment de celle du père.
En écoutant cette longue lettre, j'ai ressenti de la colère, de la tristesse, du désespoir, mais surtout, de l'amour pour ce père disparu. Et en cela, Et Tu n'es pas Revenu est bien plus qu'un témoignage sur les camps de la mort, c'est Marceline qui tire sur la corde qui ramène son père à elle...

Je vous invite à aller sur le site d'Audiolib pour écouter un extrait du livre et en savoir un peu plus sur le destin de Marceline.