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6 mai 2016

Mémoire vive, mémoire morte, de Gérard Klein

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20 nouvelles pour ce recueil signé Gérard Klein. Des nouvelles longues et très courtes (un paragraphe) dans la science-fiction des plus pures. Il y en a pour tous les goûts : de l'action, de la réflexion, de l'érotisme même. Quasiment toutes explorent la question du "après", qu'adviendra-t-il de l'humanité après la découverte des petits hommes verts, quand il sera possible de stocker tous ses souvenirs dans une petite perle greffée dans le cerveau, quand il n'y aura plus aucun homme sur terre ?

Je me suis plongée dans ce recueil des étoiles plein la tête, et on peut dire que de ce côté-là, j'ai plutôt été servie. Mais malheureusement, je me suis très vite laissée débordée par le style de l'auteur, un peu trop abstrait à mon goût pour certaines histoires (la palme revient à la nouvelle ACME ou l'Anti-Crusoé, à laquelle je n'ai strictement rien compris !). Grâce au format de certaines, mon calvaire prenait vite fin.
Et des fois, on peut tomber sur une pépite, comme Civilisation 2190, où des hommes du futur (je crois) explorent des maisons abandonnées à la recherche de livres et tombent sur une bibliothèque remplie de ce que les obtus appellent des "romans de gare"... Il y a aussi celle intitulée Le Rôle de l'Homme, qui pourrait presque vous faire verser une petite larme quand on en lit la conclusion.

Comme vous l'aurez compris, cette lecture, a été parsemée d'embûches, il y a même des moments où je me posais des questions sur ma santé mentale tellement certaines histoires me plongeaient dans un désarrois le plus total.
Mais je me suis accrochée, et j'ai enfin tourné la dernière page du recueil... malheureusement avec un goût amer dans la bouche en lisant ces quelques lignes de la préface de 1982 à son recueil des Perles du Temps :

"L'heroic fantasy serait la littérature d'un groupe social aliéné qui n'a plus ni espoir ni destin, qui ne se voit plus d'avenir, au sens strict, et qui s'enferme dans un hors-temps, ni passé ni futur. Ses héros interchangeables ont pour tâche unique d'abolir toute distance entre le désir et la satisfaction, donc toute jouissance. Leurs pitoyables emblèmes phalliques désignent sempiternellement la castration du lecteur. Ce qu'il a perdu."

C'est une blague ? Mais il a lu quoi comme heroic fantasy ?! Sérieusement, je crois qu'il a une vision étriquée de ce genre, et pour ce qui est de la science-fiction, il tombe un peu trop vite dans la branlette intellectuelle à mon goût, rendant totalement insipide le déchiffrage de certains de ses écrits.

Merci en tout cas au Livre de Poche pour m'avoir permis de me frotter, l'espace de quelques pages, à l'esprit perturbé de Gérard Klein !

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