Chroniques de mon Crématorium

Certains livres ont l'air de se jeter d'eux-mêmes dans mon panier... Ce fut le cas pour le livre de Caitlin Doughty. Je n'ai pas lu la quatrième de couverture, je n'ai même pas essayé de voir de quoi ça pouvait parler (ça, c'est au cas où le titre aurait été mensonger).
Peut-être est-ce à cause de mon goût immodéré pour le macabre. Non, c'est exactement à cause de ça.

L'auteur, quand elle était enfant, a été témoin de la mort d'une petite fille tombée d'une balustrade dans un centre commercial. Plutôt que de développer une obsession pour ces lieux de perdition, elle s'est lancée corps et âme dans l'étude des pratiques funéraires. Elle postule pour un travail dans un funérarium et la voilà en train de mettre les corps au four, d'habiller et de maquiller des cadavres.

Tout au long d'anecdotes, on va avoir droit à ses réflexions sur notre façon d'appréhender la mort, bien différente selon notre religion, nos coutumes, nos traditions. Ce qui peut passer pour un manque d'hygiène flagrant pour nous est synonyme de profond respect chez d'autres. En Occident, on a plutôt tendance à planquer la misère, à nier cette mort, alors que dans d'autres contrées, on l'embrasse littéralement.

Loin de faire un cours magistral sur son boulot, Caitlin Doughty nous livre son rêve de monter une entreprise de pompes funèbres humaine, où l'on pourrait décider de la manière dont on veut célébrer notre mort. Et tout ça avec humour, sans qu'il soit noir, ce qui est un tour de force inimaginable.

Elle dit les choses simplement, sans jugement, et c'est ainsi que j'ai tourné la dernière page du bouquin, conquise par sa manière de voir les choses !

Et comme la mort reste un mystère pour beaucoup d'entre nous, elle a ouvert une chaîne Youtube sur les questions que l'on pourrait se poser : Ask a Mortician.

Je vous laisse sur cette question de la plus haute importance : Est-ce que je peux faire empailler Papy quand il sera mort ?

Comments

[Emeline]

J'ai moi aussi été tentée par la couverture et finalement je n'ai pas été déçue du voyage. Ce livre nous pousse vraiment à s'interroger sur notre perception de la mort.