Little Blue... da...

De Little Buddha, je ne me souvenais que de peu de choses. Un gamin blond, des bonzes qui veulent l'embarquer, le gamin choisit un bol, youpi. Et surtout le drame... l'absence de muscles de mon amour de l'époque, Keanu Reeves.

Grâce à Nicolas de Cinétrafic, j'allais retrouver Johnny Utah, le Jack Traven de mon coeur.

Je me dis : "j'ai mûri depuis toutes ces années, je vais enfin comprendre ce réputé chef-d'oeuvre. Et réussir à finir le film. Non, je ne subirai pas de nouveau la défaite du syndrôme 2001 L'Odyssée de l'Espace ! J'arriverai au bout ! Je jure mon âme dessus !"

J'irai en enfer. Ou, du point de vue bouddhique, je serai réincarnée dans un citron vert. Oui, un citron vert, l'arme ultime de Michalak, le truc qui donne du goût et de la couleur à un dessert qui a nécessité 2 mottes entières de beurre. Le truc qui est tellement à la mode qu'on réquisitionne maintenant un couteau à bois pour en faire le zesteur parfait. Oui, maintenant, je hais les citrons verts, l'équivalent pétasse du monde fruité. A croire que ses desserts ne sont pas au top s'il a besoin de dégainer son rappeur fou pour en foutre partout.

Revenons aux aventures du petit blond au pays des toges rouges.

Inde, il y a super longtemps :
La femme d'un roi accouche sous un arbre, elle pousse un petit "kyaïe" et pouf, bébé Siddharta naît. Comme les poulains, il marche déjà et balance un truc du genre : "Je vais être le roi du monde, Mahomet peut aller se rhabiller, je suis le dieu de la méditation !".
Après la mort de Môman, Pôpa surprotège son fils qui ne connaît rien de la vieillesse (papa utilise du henné pour ses cheveux), de la déchéance ou de la pauvreté. Mais ado Siddharta veut voir le monde. Il prend alors conscience de tout ce qui lui a été caché : une mémé meurt en aboyant, on crame des cadavres et on jette les restes pour les charognards dans le Gange... Mais il trouve cela très beau. Alors il se casse de son palais, se coupe les cheveux (enfin ! Mais ce n'est pas top), et s'assoit sous un arbre pour réfléchir à tout cela.
Il oublie la faim, et moi j'oublie la fin. Mais je crois qu'il trouve l'illumination, devient aware comme Van Damne (sans les muscles mais aussi souple), et devient le boss des toges rouges.

Chicago, il y a 20 ans (oui, ce film est très vieux) :
Jesse Conrad est un gamin de 9 ans qui est peut-être la réincarnation de Buddha, mais qui est surtout le fils de Chris Isaac, le super chanteur de Wicked Game. C'est dur de se faire un nom sous l'ombre d'un père architecte, musicien, compositeur, chanteur et comédien, mais bon... Il est peut-être la réincarnation de Keanu Reeves alors il gagne haut la main.
Il vit dans un monde tout bleu (normal, papa a écrit Blue Hotel), et très silencieux. Sa mère a l'air dépressive (elle est prof de math), et son père risque de voir sa boîte couler. Alors tout est youpi quand on apprend qu'il va peut-être devoir se raser la tête, porter une robe rouge, et partir à l'autre bout du monde passer ses journée assis en tailleur.
Et... magie du cinéma, on laisse tomber la gélatine bleue quand il arrive au Tibet.

En gros, l'Occident, c'est mal et bleu, être bouddhiste, c'est cool et Technicolor.

Le citron vert vous dit bonsoir, il va manger de la viande, écraser des gentils petits insectes et jeter des sacs plastiques dans la nature (tant qu'à aller en enfer, autant y aller en vainqueur), il n'a toujours pas réussi à apprécier la beauté féminine de Keanu Reeves, ainsi que ses côtes apparentes, dans ce film.

PS : Blu-ray signifie que l'on a une belle image et un son qui déchire, mais c'est un nom qui a été sacrément raccord la moitié du film (pour un peu, je me serai cru dans le remake d'Avatar).

Le Blu-ray du film réalisé par Bernardo Bertolucci, distribué par TF1, est sorti le 18 septembre dernier. C'est une chouette idée cadeau pour qui aime le riz, Buddha, et les petits garçons blonds.

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