Carmilla
Styrie. XIX ème siècle. Rase-campagne. Laura et son père veuf vivent dans une belle demeure, mais s'emmerdent sévère. C'est pourquoi, quand une femme et sa fille ont un accident de diligence, ils n'hésitent pas à accueillir pour quelques mois Carmilla, à la demande de sa mère, trop pressée dans son voyage pour attendre que sa fille se réveille de son évanouissement.
Laura tombe sous le charme de sa nouvelle "soeur", qui a pourtant l'air d'une sacrée feignasse, à se réveiller seulement en début d'après-midi. Mais bientôt, l'héroïne commence elle aussi à se sentir faible et légèrement apeurée par les élans amoureux de Carmilla...
Alors, vous l'aurez tous compris en allant lire le résumé ailleurs qu'ici, que Carmilla est en fait... lesbienne un vampire.
Comment sait-on qu'on est au 19ème siècle ? Parce que les gens y sont très confiants (ou stupides). D'abord, on n'abandonne pas sa fille dans les vapes à des inconnus. A croire que les pervers ne sont apparus qu'au vingtième siècle.
Et que sont toutes ces histoires de démons suceurs de sang si ce n'est des superstitions de paysans. Alors personne ne se méfie vraiment de la jeune fille à l'air si innocent, angélique.
Mouai. Enfin bon, faut pas déconner. A la fin, quand le vieux général raconte à Laura et à son père, la mort de sa fille assassinée par une mystérieuse Mircalla (vous remarquerez le côté vicieux de l'auteur qui essaie de nous entourlouper en douceur), dans exactement les mêmes circonstances que l'arrivée de Carmilla et la subite maladie de Laura, ils ne comprennent toujours pas le danger. Non... il faudra pour ça une mini-baston !
Et franchement, les femmes de l'époque, au lieu de se ballader avec leur portable dans la poche, ne sortaient jamais sans leurs sels. Toutes faiblardes qu'elles étaient, elles s'évanouissaient à la moindre contrariété. C'est un trai de "caractère" que je n'ai jamais pu supporter chez les antiques bourgeoises. Laura s'inquiète beaucoup plus du côté lesbien de sa copine que de tout le mystère qui l'entoure.
Et sinon, pour l'écriture en elle-même, je dois dire que Sheridan Le Fanu a su largement remplir son office de conteur, en ne dévoilant qu'au fur et à mesure les détails dont je pensais que le texte manquait pour ne pas tomber dans le ridiculement superficiel.
Mais ça manquait quand même de grosses bastons ! Même si à la fin les descriptions glauques et sanguinolentes ne nous sont pas épargnés (vampire trempant dans le sang, on met son corps à la verticale, on lui plante un pieu bien affûté dans la poitrine, on le décapite, et on admire la grâce qu'a le geyser de sang de jaillir du tronc).
PS : Carmilla, dans mon imagination, n'est pas sensée être aussi "développée" que sur l'image de la couverture. Je la voyais plutôt avoir dans les douze ans...
Pile à l'heure pour le mois classique de février !