L'Ecrivain de la Famille

Parce qu'il a eu la géniale idée de lire quelques vers qu'il avait écrit, le narrateur, alors enfant, se voit décerné le titre d'écrivain. Mais il n'arrive pas à gérer la pression, et ne peut plus écrire.
Devenu adulte, il ne conçoit pas vraiment le fait de devoir se remettre en question, épouse une femme qui a un certain potentiel d'actrice ratée, devient publicitaire, quitte sa femme plusieurs fois.

Bref, à cause de ces quelques mots ('Tu seras écrivain, mon fils" - à prononcer avec l'accent de l'amour possessif et castrateur), le narrateur a foiré sa vie dans les grandes largeurs. Tout prétexte est bon, on va dire...

Bon, en dehors de l'histoire qui m'a limite écoeurée : impossible de justifier l'échec de toute une vie par cet espoir déçu (il n'avait qu'à pas balancer 3 phrases sur un cahier de brouillon et s'en vanter) ; j'ai trouvé l'écriture vraiment intéressante et touchante. Pas de long discours ni de chapitres  interminables, l'auteur photographie quelques instants de sa vie dans la simplicité qui fait son style. On sent qu'il a le goût des belles phrases qui marquent.

J'ai beaucoup aimé la manière dont il avait de parler de son père, surnommé Dumbo en raison des appareils auditifs qu'il doit porter, cet homme perdu, largué en cours de route par la vie, si touchant. Le reste des personnages ne m'a pas plus emballée que ça... je rejoindrai juste l'ex-femme qui balance au narrateur ses quatre vérités : il ne s'est jamais aimé.

Pour conclure, ne croyez pas toujours votre môman, elle n'est pas tout à fait objective. Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut laisser tomber son rêve (à condition que ce soit vraiment le sien), et bosser comme un malade pour y arriver. Après, si vous échouez, ce sera vraiment la faute à pas de bol, et pas celle de vos parents, de votre copine, de vos enfants, de la nymphomane que vous vous êtes tapé...