La Belle Adèle

Pour finir la semaine spéciale Marie Desplechin (et à la dernière minute, comme d'habitude), voici venir... La Belle Adèle.

Adèle est la collégienne passe-partout. Elle ne sait pas vraiment se mettre en valeur, et de toute manière, ça ne l'intéresse pas. Mais parce qu'elle et son meilleur ami, Frédéric, en ont marre de ne pas réussir à l'intégrer à l'école, ils décident de faire semblant de sortir ensemble. Et ça va bouleverser sa vie...

Bon, ça fait maintenant quelques livres que je croise de Marie Desplechin, et j'ai une petite question : est-ce que toutes ses héroïnes ont un sale caractère ? Nan parce qu'Adèle, il lui arrive que des trucs chouets (bon ok, peut-être à part la pub pour les capotes), et elle râle tout le temps !
Sinon, pour l'écriture, je dirai que, pour une fois, l'auteur s'est mis au niveau de ses potentiels lecteurs (les jeunes adolescents), tout en gardant ses thèmes de prédilections, ses dénouements assez mitigés, etc.

Mais je dois dire qu'autant Aurore m'a énormément plu avec ces critiques systématiques et des fois constructives, autant là, Adèle, elle m'a un peu gonflée. Parce qu'Adèle, ce serait plutôt l'adolescente en pleine crise, alors qu'Aurore, on sent déjà poindre l'adulte qu'elle va devenir...

Bref, ce n'est pas tout à fait un coup de coeur, mais sa lecture a été bien rafraîchissante !

Un petit extrait :
"Notre notoriété étant suffisamment établie, Frédéric s'est senti libre de redevenir lui-même en cours de français. Il s'est notamment illustré en récitant des vers d'un poème qui n'était même pas dans le manuel. Quelque chose comme : "Rien, cette écume, vierge vers / A ne désigner que la coupe / Telle loin se noie une troupe / De sirènes mainte à l'envers." C'était comme une langue étrangère. Joli mais spécial.
- Monsieur Lin, a fait le prof d'une voix mourante, vous citez Mallarmé...
Normalement, après un coup comme ça, la moitié de la classe aurait dû le mépriser, et l'autre le détester. Il l'avait bien cherché. Seulement, il savoir que, chez un type séduisant, tout séduit. C'est atrocement injuste mais c'est comme ça. Un tee-shirt déchiré, une scarification hideuse, un sac à dos mauve pâle, les vers incompréhensible d'un poète barbu... Tout lui profite. L'individu séduisant n'est jamais pris en défaut. Car il lance la mode. Ce jour-là, chaque garçon de cette classe aurait rêvé de connaître ne serait-ce que trois vers de La Fontaine pour pouvoir faire le malin. Encore eût-il fallu qu'ils les apprissent, aurait dit Frédéric."

Une chose est sûre... Je ne suis pas prête de lire du Mallarmé !