Delirium

20 mars 2011

Un livre à la couverture sublime, noir mate, douce (mais salissante), des arabesques brillantes... Voici Delirium, de Lauren Oliver.

Dans le futur, des chercheurs ont fait une découverte de la plus haute importance : l'amour est une maladie, l'amor deliria nervosa. Donc, toute la population doit subir, à sa majorité, une opération qui l'immunisera à jamais contre ce mal mortel.
Une adolescente, Lena, est à 80 jours de cette libération. Elle est moyenne en tout (physique, école, etc), a une vie plutôt merdique chez sa tante depuis que sa mère, inguérissable, s'est suicidée. Alors vous comprenez pourquoi elle attend son opération avec impatience et nervosité... jusqu'à ce qu'elle fasse la connaissance d'un invalide (une personne qui ne s'est pas fait soignée), Alex. Là, le doute survient : bisous, ou lobotomie ?

Ce roman, que j'ai trouvé très proche du film Equilibrium avec Christian Bale (soupir), tant par son titre que par son thème, m'a d'abord paru banal, comme son héroïne. Et quelques questions me sont venues à l'esprit. Pourquoi le fait de retirer le sentiment amoureux retirait par la même occasion tout autre sentiment ? Pourquoi la majorité de la population avait suivi le mouvement ? Pas très plausible, tout ça. En plus, la narration suit le schéma habituel des livres pour adolescentes : la fille est quelconque, elle rencontre un beau gosse affectueux, tombe amoureuse, ça chamboule toute sa vie, et se retrouve dans des situations inextricables, mais ne vous inquiétez pas, elle en est constamment sauvée par le preux chevalier.
Rien de bien original, et pourtant, sa lecture m'a tenue en haleine jusqu'aux petites heures, tant je me suis sentie happée par cette dystopie angoissante.

Mais tout ça, c'est la faute à Cécile, des Editions Hachette Black Moon. Non contente de m'avoir envoyée le bouquin, elle nous a invités, quelques blogueurs et moi, à rencontrer l'auteur, Lauren Oliver, dans les bureaux de l'éditeur, près de la Tour Eiffel.
Dans la salle de conférence, Lauren Oliver a d'abord fait une lecture de son nouveau roman à sortir en France en avril, Le Dernier Jour de ma Vie. Une lecture dans un français parfait, puisqu'elle a vécu quelques années, enfant, à Paris, puis y est revenue étudiante. Elle ne regarde jamais la télé, ne va jamais au cinéma (sauf pour Avatar), adore Britney Spears et Justin Bieber (euh...), a une soeur philosophe, écrit la quasi totalité de ses romans sur son Black Berry, son auteur préféré est Gabriel Garcia Marquez, etc.
Ensuite, elle a répondu à toutes les questions que l'on pouvait se poser sur ses romans, son travail, son accent. Elle nous a raconté qu'elle était en train de courir quand lui est venu l'idée de Delirium. Des infos sur la grippe porcine et la panique des gens, les deux thèmes fondamentaux des livres, l'amour et la mort. Comme elle avait déjà abordé le deuxième, ne lui restait plus que l'amour... une maladie ? Et là, le déclic. Le livre, qui me laissait indifférente jusque là, à réussi à capter mon attention. Peut-être est-ce dû à la fin, légèrement spoilée par les participantes : "Alex ! J'ai trop pleuré..." (bon, j'exagère en résumant un peu, mais le ton y est).
La fin de la soirée s'est déroulée dans les bureaux à l'étage dédiée à la jeunesse (dont un tout rose pour la Bibliothèque du même nom), avec à boir, à grignoter, à lire... Je suis repartie le sac chargé, le ventre rempli, bref ! un moment vraiment sympa !

Et pour info, le premier roman de Lauren Oliver, Le Dernier Jour de Ma Vie (qui ne sort qu'après Delirium en France), parle d'élèves martyrisés par d'autres, des pétasses (Lauren Oliver a elle-même dit qu'elle en avait été une), de rédemption, de jour de la marmotte, etc. Et me voilà encore accrochée ! Mouarf ! c'est pas comme ça que je vais m'en sortir, moi !
Et Fox qui vient d'acheter les droits pour en faire une adaptation cinématographique...

Merci Cécile !

Posté par Emma666 à 16:07 - Commentaires […] - Permalien [#]