Un vampire très ordinaire

Un Vampire Ordinaire, de Suzy Mckee Charnas.

Résumé de l'éditeur :
"Edward Weyland, professeur d'anthropologie à l'université de Cayslin, semble un bel homme. Mais ce n'est pas un homme. C'est un vampire, un prédateur qui se nourrit de sang humain, issu d'une espèce rare et ancienne, presque dotée de l'immortalité.
Les humains fascinent Weyland, et surtout leurs rêves, car lui ne rêve pas, même durant ses longues périodes d'hibernation. Et parce que les humains fascinent Weyland, il entreprend un étrange relation avec une psychanalyste.
Une relation psychothérapeutique ? On peut en douter. Mais l'une et l'autre vont succomber à une fascination réciproque, bien proche de ressembler à de l'amour, cette autre forme de prédation."

Bon ok. C'était le résumé de l'éditeur, bien à côté de la plaque. On reprend depuis le début :
Weyland est un anthropologue adulé, vraiment séduisant malgré une cinquantaine d'années apparentes. Malgré la reconnaissance de ses pairs, il ne se mêle quasiment pas à eux, il est légèrement associal sur les bords. Pourquoi ? Parce que c'est une sorte de vampire.
En essayant d'agresser une femme, celle-ci lui colle deux balles dans le buffet. Son corps agonisant est récupéré par des types qui se rendent compte que c'est un vampire, bien qu'il ait du mal à récupéré de ses blessures. Ils vont alors le séquestrer et l'exiber en petit commité.
A la moitié du bouquin, il s'enfuit. Avant de reprendre du service, on lui conseille une psychothérapie (vu qu'il a quand même agressé quelqu'un...). La psy, qui a déjà pas mal de problèmes personnels, finit par le croire quand il lui dit qu'il est un vampire. 100 pages de plus : une nuit, tout sauf torride entre eux.
Il se barre au Nouveau-Mexique, et finit par se coucher pour un long moment.

Voilà ! Ce petit résumé est en fait la totalité du livre ! Il ne s'y passe rien.
Pourtant, il est relativement bien écrit, la lecture est agréable. Mais en dehors de ça, on sent poindre un ennui identique à celui de notre personnage principal envers les humains.
En parlant de lui, on est bien loin de l'Edward de Twilight. D'abord, il ne brille pas le jour (ce qui est plutôt un compliment). Ensuite, on peut le blesser, il mettra juste moins de temps à s'en remettre qu'un humain normal. Pour finir, exit les jolis crocs, il possède une espèce de dard sub-lingual pour aspirer sans dommage apparent le sang de ses victimes (répugnant, et passablement emmerdant pour les bisous).

Dans ce style plutôt inhabituel, il se rapprocherait plus du personnage de Jude Law dans le film La Sagesse des Crocodiles. Une esthétique épurée, des personnages tout en non-dits. C'est un genre qu'il faut aimer pour pouvoir apprécier le roman de Suzy McKee Charnas.
Je m'attendais à cela grâce au titre (vous ne pourrez pas dire que l'on ne vous a pas prévenu), mais c'est plutôt la fin qui m'a déçue. Il n'y a pas vraiment d'histoire, juste des bribes de cette époque où Weyland est sortie d'une séance d'hibernation. Ensuite, lui comme nous retournons nous coucher, tout simplement.

Un grand merci à Livraddict et au Livre de Poche pour cette lecture !

Comments

[GeishaNellie]

Bon, tu n'en as pas pensé beaucoup de bien, mais il me tente plus que les livres de vampires qui traînent ces temps-ci. Alors,je le note.

[Manu]

J'avais pas aimé non plus !
C'est drôle que tu parles de "La sagesse des crocodiles", ça me fait penser que je l'ai vu et que je n'en ai aucun souvenir !!!

[Sophie]

il y a des livres comme ça où RIEN n'en ressort ... mais toute lecture est une nouvelle expérience