Je sauverai le monde... ou pas

25 janvier 2010

Je sauverai le monde... ou pas

Voici un Roman-essai, écrit par Alain Lasverne, que j'ai reçu dans le cadre d'un partenariat entre Livraddict et les Editions Kyklos.

Si l'espèce humaine a merdé en polluant la Terre jusqu'au point de non-retour, il reste une solution ! Ou plutôt deux. Superman et le Surfer D'Argent ont été réveillés par le Haut-Conseil Galactique. Si l'un échoue, pas de panique ! il restera le deuxième. Et on garde le meilleur pour la fin (là, c'est une opinion toute personnelle...)

Donc, Surfer s'y colle en premier, et pendant ce temps-là, Superman, lui, va mettre tout ça par écrit, histoire de ne pas se tourner les pouces. Le planchiste va faire dans le social mondial et vacciner tout le monde à tour de bras (tiens, ça ne vous rappelle pas quelque chose ?). Mais... ça rate.

"Surfer étend les bras. Le silence tombe sur la Terre, sur trois ou quatre milliards d'humains aux visages levés vers les nues (et les morts). C'est vrai, oui. Oui, je vous l'accorde, je dirais même que j'en suis tout à fait persuadé. Indéniable. Il y a bien quelque chose de christique chez ce garçon et il fait un tabac, même sans micro. Cependant, vous êtes bien conscients qu'il faut avancer, que l'heure tourne et que c'est pas parce que vous êtes transquillement sauvés, bien à l'aise plein hamac, tendance Margarita Karrouf, que le récit ne doit pas aller lentement, mais fermement vers son terme qui sera votre début, naturlich.... Anglicisme barbare d'origine allemande, peu ou prou, qui n'infirme nullement les propos immédiatement précédents mais manifeste une certaine tendance au vagabondage sémantique compulsif. Kompulsif, ya. Nous avons les moyens dé vous lé fère rédénir... Mais qu'est-ce que ?... Quoi ?... Surfer c'est toi qui fait le con ?"

Alors Super Bô gosse s'y met, en inventant une machine à nettoyer. Et tout y passe. Mais... les gens finissent par être lassés (jamais contents ces zumains).

Pour le choix des supers-héros, même si j'idolâtre totalement Superman, et me demande toujours pourquoi diable le Surfer d'Argent ne porte jamais de slip, je suis choquée : ON NE MELANGE PAS DC ET MARVEL COMICS !
Et puis pourquoi choisir ces deux Extra-terrestres-là pour sauver la terre ? Et ces quoi ces idées merdiques qui leur passent par la tête (franchement, choisir le vaccin pour coller à l'actualité, je ne vois pas du tout l'intérêt ici) ? Et les petits clins d'oeil aux autres personnages de comics sont rébarbatifs (on se prend du Galactus à toutes les sauces) et franchement maladroits.

Voilà pour l'histoire. Pour la forme, il y a quatre types d'écriture bien disctincts : le ton soutenu et encyclopédique de l'Homme d'acier, le genre racaille (légèrement intello, mais toujours sans 1ère syllabe) de l'homme d'argent, le baragouinage hispano-français de Zora, la femme de ménage, et le langage "rapport robotique" de l'être se substituant à Zora, terrassée par un mal de tête.
Certains jeux de mots, rapports à l'actualité politique, scientifique, etc... m'ont fait littéralement mourir de rire. Mais l'écriture, même si elle a du bon, obscurcit totalement, par ses remaniements sur absolument chaque mot, la compréhension même de l'histoire, pourtant simple. Et d'ailleurs, si l'on se tient uniquement à l'histoire, il ne se passe rien. Les deux tentatives sur-médiatisées sont vouées à l'échec, des gosses auraient eu de meilleurs idées.
Le texte est donc agréable, et pourtant ardu la plupart du temps, mais totalement vide.
En gros, c'est pour moi un exercice de style assez impressionnant, certes, mais qui tient de la branlette intellectuelle. Raymond Queneau s'y est essayé avant, mais au moins, il ne nous a pas gonflés pendant 200 pages.