Les dimanches poétiques # 3 : En l'honneur de la mégère...
Voilà, comme je suis allée voir la mégère à peu près apprivoisée 2 fois (parce ça le vaut bien !), je dédie ce dimache poétique à la joyeuse troupe des Figaros.
Il s'agit ici du poème dont l'un des personnages principaux de la pièce, Lucentio, ne connaissant que le premier vers, le répète à tout va : Mon rêve familier, de Paul Verlaine, tiré des poèmes Saturniens.
Je fais souvent ce rêve étrange et pénétrant
D'une femme inconnue, et que j'aime, et qui m'aime,
Et qui n'est, chaque fois, ni tout à fait la même
Ni tout à fait une autre, et m'aime et me comprend.
Car elle me comprend, et mon coeur, transparent
Pour elle seule, hélas ! cesse d'être un problème
Pour elle seule, et les moiteurs de mon front blême,
Elle seule les sait rafraîchir, en pleurant.
Est-elle brune, blonde ou rousse ? - Je l'ignore,
Son nom ? Je me souviens qu'il est doux et sonore
Comme ceux des aimés que la Vie exila.
Son regard est pareil au regard des statues,
Et pour sa voix, lointaine, et calme, et grave, elle a
L'Inflexion des voix chères qui se sont tues.