Où il est question de Shakespeare, de haggis, de vodka et de chaussures...
"Boire ou aller voir une pièce de théâtre, il faut choisir". La petite histoire qui vient illustre parfaitement ce vieil adage.
Les personnages : un groupe de blogueuses, parmi lesquelles, Lou, Cryssilda, Isil et moi même.
Le lieu de rendez-vous : un pub écossais, The Auld Alliance, au métro ST Paul, à 12H30.
On commande des brunchs, délicieux d'ailleurs : pour moi et quelques autres courageuses, un Highlander (Il ne doit en rester qu'un) qui comprend une portion de... haggis. Au départ, ces assiettes garnies étaient accompagnées par des jus de fruit, des thés et des cafés innocents.
Mais seulement, voilà. Après 4 heures passées à table (oui ! oui !), ces boissons candides se sont vues remplacées par des bières, puis par des digestifs à la vodka...
Après, on devait aller voir la pièce de théâtre "La Mégère à peu près apprivoisée", adaptée très (mais alors très librement) de Shakespeare. Est-ce que vous vous souvenez à quel point j'avais légèrement déliré sur Alexis Michalik, celui qui jouait Romeo (billet ici) ? Dans cette pièce-là, il joue le rôle de Petruccio.
Sérieusement, pour une fois, j'avais même lu le bouquin. Mais arrivée au théâtre avec un coup dans le nez et les joues en feu, je ne pensais plus qu'à mon beau Romeo. La pièce commence, pas de Romeo en vue. Pendant que les comédiens dansent et chantent (c'est pas une blague), j'en profite pour hurler "Romeo !". Les coupines rigolent un peu. Jusqu'au moment où l'un des comédiens appelle Petruccio. Et là, ya un mec, à deux sièges de moi, qui se lève : c'était mon Romeo. Argueu ! Là, je vous laisse imaginer ma tête, et le fou-rire des coupines.
La petite histoire aurait pu s'arrêter là, si Cryssilda ne m'avait pas montrer les chaussures que mon Romeo avait oublié sous son siège... Une chose en entraînant une autre, les chuassures se retrouvent dans mon sac, Cryssilda me passe son stylo, un petit mot les remplace : "Si tu veux revoir tes chaussures vivantes... et mon n° de portable".
Est-ce que ça s'arrête là ? Nooooooon !
Arrivées à une centaine de mètres du théâtre, j'ai honte... je ne saurais pas quoi faire d'une paire de pompes pointure 44... Comment va-t-il rentrer chez lui... Je me vois mal ouvrir mon sac pour trouver un ticket de métro...
Isil prend les chaussures et on rebrousse chemin pour les déposer à l'accueil. Mais... les comédiens discutent dehors. Alors Isil prend le courage que je n'ai pas à deux mains et tend ses chaussures à Romeo. "C'était une plaisanterie... d'une certaine Emma" (elle ne montre pas du doigt, elle est sympa) Et qui hurle à 10 mètres derrrière ? (Avec Cryssilda, on n'avait pas osé s'approcher) : "Mais assume Isil !" (Ah... l'alcool...). Et on repart.
Est-ce que ça s'arrête là ? Nooooooon !
On descend la rue pour arriver au métro. Je fanfaronne dans la rue (j'ai retrouvé mon courage) : "Ouai, il aurait pu prévenir Romeo qu'il était à côté de nous ! La prochaine fois..." Et on se fait doubler par qui ? Double arg ! il rentre dans une boulangerie avec les autres comédiens. On continue, là je m'énerve sur ma stupidité, jure un max, etc. Et quelques secondes plus tard, Lou me lance "Emma !" Je me retourne, et qui descend ? Non là, franchement, je capitule. Je suis grillée, à vie. Tarée.
On discute un peu avant de se séparer. Tandis que certaines restent manger, d'autres partent. Je prends le métro pour rentrer, et bien sûr, avec le bol que j'ai, rentre dans la rame de Romeo. Là je peux vous dire que j'ai fermé ma grande g... Et je n'ai pas lever les yeux de mon bouquin !
PS : En tout cas, la pièce, elle, déchire (et moi j'étais déchirée).